Bac 2013 : Diane, un prénom à mention

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Un sociologue publie une étude annuelle sur le lien entre le prénom bacheliers et leur réussite à l'épreuve. 

Diane et Adèle. Ces deux prénoms sont les plus représentés cette année parmi les bacheliers ayant obtenu une mention "Très bien" au bac, selon l'étude annuelle "Prénoms et mentions au bac" du sociologue Baptiste Coulmont.  Un travail effectué sur une base de données de plus de 338000 candidats au bac général et technologique en 2013, qui ont obtenu une moyenne supérieure à 8/20 et qui ont accepté la diffusion de leurs résultats. Sur cette population seulement 8,6% a obtenu une mention "TB". Notre prénom conditionne-t-il notre réussite aux épreuves ? Non, mais cette étude permet de dessiner les disparités entre classes sociales en terme de réussite à l'examen, explique le chercheur sur son site internet. Petite revue d'effectif.

>> 2013 : Les prénoms et la proportion de mentions "Très bien" au bac (Source : http://coulmont.com) : 

Sur ce graphique, Baptiste Coulmont classe :

- en abscisses la proportion de mention “très bien” associée au groupe des porteurs du prénom
 - en ordonnées le nombre de candidats au bac, en 2013.

Adèle  et Grégoire vs Kimberley et Kevin.  20% des Diane et des Adèle ont donc obtenu une mention "Très bien" au bac. Les Juliette pointent, elles, à 17% quand les Grégoire arrivent en tête chez les garçons en flirtant avec les 16%. Les Enzo, Anissa, ou Jérémy sont quant à eux nettement moins représentés avec seulement  4% de mention. En queue de peloton arrivent enfin les Sabrina et les Kevin avec 2,5 à 3 % de mention "TB". Parmi les prénoms les plus représentés dans la base (plus de 30 fois), ceux qui obtiennent le  meilleurs taux de mentions TB sont les : Ulysse, Guillemette, Quitterie, Madeleine, Anne-Claire, Ella, Sibylle, Marguerite, Hannah, Irène, Octave, Domitille. A l'inverse moins de 2% des Asma, Sephora, Hakim, Kimberley, Assia, Cynthia, Brenda, Christian, Bilal, Brian, Melvin, Johann, Eddy, et Rudy ont obtenu le précieux TB.

Derrière le prénom, l'origine sociale. "Le prénom n'a rien de magique", assure Baptiste Coulmont.  Le sociologue rappelant que "les copies sont corrigées anonymement " explique que le prénom offre une indication "imparfaite et floue"  sur l'origine sociale. C'est cette même origine sociale qui détermine bien souvent la réussite scolaire. Un phénomène récemment qualifié "d'écart insupportable" par Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) qui se répercute sur les chiffres du bac. Selon les données du ministère de l'Education, parmi les élèves entrés en sixième en 1995, 71,7% des enfants d’enseignants ont finalement décroché un bac général en 2010, comme pour 68,2% des enfants de cadres supérieurs. Le taux de réussite est nettement inférieur chez les enfants d’ouvriers avec 20,1% de bacheliers pour les familles d'ouvriers qualifiés et 13% chez les non qualifiés.  Chez les enfants d'inactifs, le taux tombe sous les 10% (avec 9,2%) de bacheliers…peu importe le choix du prénom.