Les parents vont pouvoir choisir le lycée dans lequel étudiera leur enfant en fonction des résultats du de l’établissement au bac, mais aussi sur sa capacité à accompagner ses élèves jusqu’au diplôme. Le ministère de l'Education a mis en ligne ses indicateurs de résultats de 4.403 lycées afin que tout le monde puisse comparer les taux, lycée par lycée, publics et privés sous contrat.
20ème édition de l'indicateur. Ils ont été calculés sur la base des chiffres définitifs du baccalauréat 2013. Ces indicateurs sont établis tous les ans depuis une vingtaine d'années. Trois séries d'indicateurs sont proposées par le ministère: le "taux de réussite au baccalauréat", le "taux d'accès de seconde et de première au baccalauréat" et la "proportion de bacheliers parmi les sortants".
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les grands lycées de l'élite parisienne qui arrivent en tête des classements, mais plutôt les petits établissements de quartiers. Leur force : ils arrivent à valoriser leurs élèves. Par exemple à Bagneux, le lycée "Saint Gabriel", un petit établissement privé, a réussi à présenter 90% de ses élèves au bac, 30% de plus que les objectif officiels. En comparaison, Henry 4 et Louis le Grand sont arrivés l'an dernier à la 90e place, malgré un taux de réussite au bac de 100%.
Pas un palmarès. Du côté du gouvernement, on ne souhaite pas publier de classement des lycées puisqu'un établissement de centre-ville sélectionnant ses élèves fera forcément mieux qu'un lycée de banlieue défavorisé. L'idée de ces évaluations est de révéler leur "valeur ajoutée" : fait-il mieux que les établissements comparables (mêmes filières ou spécialités) accueillant des lycéens de mêmes origines? Garde-t-il ses élèves jusqu'au bout, ou les sélectionne-t-il pour doper son taux de réussite ? "Les enseignants regardent ces indicateurs et en parlent beaucoup", indique Valérie Marty, présidente de la Peep, deuxième fédération de parents d'élèves. Les parents aussi "veulent savoir où se situe leur établissement, et se demandent parfois 'pourquoi l'établissement d'à côté avec un public plus difficile y arrive pourtant mieux ?' ".
Un outil pour moraliser les pratiques. Pour faire mieux qu'attendu il n'y a pas une seule recette. Plutôt que des moyens, "il faut surtout des idées", selon Elisabeth Maurin, proviseur du lycée professionnel Raymond Savignac de Villefranche de Rouergue dans l'Aveyron, qui multiplie les projets (stages en entreprise à l'étranger, maison des lycéens, association qui fabrique et vend des denrées alimentaires...). Avec de petits effectifs et 75% d'internes, ce lycée en zone rurale insiste sur un suivi personnalisé. Ici, 90% des candidats ont eu leur bac, 10 points de plus que dans les lycées comparables. Parmi les élèves entrés en seconde, 78% ont décroché leur diplôme, 15 points de mieux que dans les établissements comparables. "L'origine sociale des parents est d'un niveau inférieur aux diplômes préparés. Ce bac professionnel apparaît certainement comme une promotion sociale", indique-t-elle.
Da manière générale, la publication des évaluations "a un peu moralisé un certain nombre de pratiques, qui sont beaucoup moins répandues y compris dans les établissement privés hypersélectifs", estime Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissement. Mais "ces indicateurs ne sont crus que s'ils confortent les préjugés". C'est surtout "gratifiant pour les personnels et les chefs d'établissement qui travaillent dans des zones plus difficiles et peuvent souffrir d'un climat général de découragement". "Ce qui nous surprend le plus, c'est que depuis 20 ans, le ministère nous démontre que ses propres établissements sont inégalitaires, sans que cette question semble inquiéter plus que ça".
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