C'est l'une des nouveautés introduites cette année par le gouvernement pour lutter contre la triche au bac : des détecteurs de portables vont être généralisés. Ils avaient été testés en 2012 dans quelques académies pilotes. D'après les informations recueillies par Europe 1, les 30 académies devraient en être dotées cette année.
Comment ça marche ? Un détecteur ressemble à un gros talkie-walkie, explique à Europe 1 un proviseur qui l'a testé l'an dernier. Lourde, assez difficile à manipuler, la machine doit sonner quand ils se trouvent à quelques mètres d'un portable allumé. En 2012, les détecteurs avaient surtout servi d'arme de dissuasion massive : quelques appareils seulement étaient testés, notamment en Ile-de-France. Mais impossible pour les candidats de savoir si leur lycée en était doté.
Est-ce si efficace ? Dans la pratique, l'utilisation de ces appareils peut poser problème, poursuit le proviseur : "Nous les premiers, nous devons avoir des téléphones portables en marche au cas où il y a des problèmes d'alerte ou autre." Autre problème : "détecter de façon très précise" où est le téléphone allumé. "Imaginons : dans les toilettes, trois WC ont porte close", explique le chef d'établissement. "Ca commence à biper. Que voulons-vous qu'on fasse ? Qu'on fasse sortir les élèves et qu'on les fouille ? C'est interdit."
Le proviseur n'a finalement détecté aucun portable allumé l'an dernier et juge l'expérience peu convaincante. Un autre proviseur interrogé par Europe 1 partage ce sentiment : "je m'attendais à être 007", s'amuse-t-il, "au final je ressemblais plutôt à Louis de Funès". Le ministère, lui, refuse de dresser le bilan des tests en 2012.