Près de deux semaines après l’épreuve de mathématiques du bac S, l'heure des résultats a presque sonné. Dernière étape avant de livrer le verdict aux candidats stressés : les commissions d’harmonisation qui se sont réunies lundi. Souvent dans une ambiance électrique cette année, entre tension et improvisation.
Tous les yeux étaient braqués sur la filière scientifique. Les lycéens ont passé l’examen alors que le premier exercice avait été diffusé, la veille au soir sur Internet, obligeant le ministre de l’Education nationale à prendre des dispositions. Les commissions d’harmonisation avaient pour consignes d’examiner chaque dossier "au cas par cas", selon les instructions de Luc Chatel, expliquées sur Europe 1, au surlendemain de la découverte de la fraude. Le jury a donc pu ainsi modifier quelque peu les notes de certains candidats. Le tout sans "gonfler les notes", avait assuré le ministre. "Le but, ce n’est pas de donner les points à tous. Il ne s’agit pas de brader le baccalauréat", avait ajouté Luc Chatel.
Des consignes pour l'exercice 1...
Avant le jury, les correcteurs de l’épreuve de mathématiques du bac S avaient reçu également des consignes précises. En raison de la fraude, le ministre avait décidé de "neutraliser le premier exercice", celui de probabilités. L’exercice qui avait été divulgué sur Internet comptant sur quatre points, Luc Chatel avait choisi "de répartir ces points sur les deux exercices" suivants : les exercices 2 et 3, "qui, d’après les prélèvements faits sur des copies-test, sont les mieux réussis par les élèves". Les correcteurs de l’épreuve avaient ensuite à "répartir les points redistribués sur les réponses les mieux réussies par les candidats".
Dans le détail, les examinateurs ne devaient pas prendre en compte le premier exercice, mais noter le deuxième sur 6 points au lieu de 4 et l'exercice 3 sur 9 points au lieu de 7. Quant à l'exercice 4, il devait être noté comme prévu au départ, sur 5 points.
... mais le doute sur l'exercice 2
Mais ces consignes n'ont pas balayé tous les doutes. Ainsi, pour l'exercice 2, où une erreur d'énoncé a été détectée, les professeurs n'ont pas caché leur désappointement. "Ce qui nous a le plus dégoûté, c’est qu’on nous a demandé de mettre 1,5 point à la question où il y avait une erreur d’énoncé. Or cette erreur n’a absolument pas influencé les élèves. Et même quand les élèves répondaient faux, la consigne orale qu’on a eue sur Paris était de leur mettre 1,5 point", a raconté Elisabeth Schapira, professeure de mathématiques, au micro d'Europe 1. Et "cette consigne n’a pas été la même dans toutes les académies", a-t-elle encore regretté.
Pour les lycéens, ces hésitations appartiendront au passé mardi. Reçu ou recalé ? Résultats mardi matin.