La bactérie mortelle qui a contaminé plus de 3.000 personnes provenait d'un sachet de graines germées cultivées dans une ferme biologique en Basse-Saxe dans le nord de l'Allemagne. Depuis cette découverte samedi, les autorités sanitaires en Europe sont rassurées, mais pas les producteurs et commerçants bio qui ont peur des conséquences sur leurs ventes.
"On a rien vendu"
Au salon Bionazur 2011 à Nice, les producteurs de fruits et légumes bio sont inquiets de voir comment la bactérie tueuse les a rattrapés. Même si son unique cagette de concombres est encore bien pleine, ce n'est pas ce qui inquiète le plus Joëlle, 42 ans. "Il n'y a pas de différence sur le concombre, mais sur le germe de soja, sur lequel on est gros producteurs", témoigne cette commerçante au micro d'Europe 1.
"On a fait le marché ce matin, et on a rien vendu, moi je ramène tout ", déplore-t-elle. "On fait du germe depuis 20 ans, donc si on doit arrête le soja, on arrêtera le soja". Mais s'il y a vraiment une psychose sur le soja, qu'ils fassent un décret comme quoi les germes sont interdits" ajoute-t-elle.
En revanche, Fabrice est lui plus optimiste. Même s'il n'exclut pas une crise du bio, sa dimension de petit producteur le rassure.
"Je suis à 100% transparent" :
Les autorités sanitaires allemandes estiment que les graines de lentilles, luzerne ou soja, élevées dans la chaleur et l'humidité, sont des vecteurs de bactéries pathogènes, comme l'Eceh et la salmonelle. Sur le salon, de toute façon aucun commerçant n'a pris de risque. Aucune graine germée n'était à la vente et ceux qui en cherchaient se sont fait doucement remballer avec une recette en prime : "de l'eau, un peu de chaleur et ça germe, et c'est plus sûr".