Tristane Banon se serait confiée en 2003 à Philippe Vandel. Le journaliste doit être entendu au mois d'août dans le cadre de l'enquête ouverte après la plainte déposée contre DSK par l'écrivain et journaliste. Il a affirmé à l'AFP mardi qu'il avait rencontré la jeune femme à l'époque, qui lui avait indiqué avoir été victime d'"une agression deux ou trois semaines avant" de la part de Dominique Strauss-Kahn.
Le journaliste, qui travaillait à VSD à l'époque, se souvient avoir vu Tristane Banon qui, "secouée", lui avait raconté l'agression, avant de lui montrer sur son portable des messages qu'elle aurait reçus de ce dernier. "Je la revois en train de me montrer les SMS. Oui, je suis quasiment sûr qu'elle me les a montrés", a-t-il assuré.
"Elle m'a dit qu'il lui avait arraché son soutif" et a ensuite décrit le lieu de rendez-vous dans ces termes : "ni un appartement ni un bureau, un endroit ni habité ni inhabité". Philippe Vandel assure que la tonalité de la conversation était "entre le ton de la confidence et l'espoir que je fasse un article après". Après avoir relaté les faits, "elle m'a demandé 'Est-ce que vous faites le sujet ?'", s'est-il souvenu. Mais après avoir contacté son directeur de publication - qui avait accepté de publier l'histoire si une plainte était déposée -, Philippe Vandel avait reçu un nouvel appel de Tristane Banon faisant "machine arrière", expliquant qu'elle ne porterait finalement pas plainte.
"Les pressions sont telles sur moi ou mon entourage... C'est trop dur, il y a trop de coups à prendre, c'est trop difficile", a raconté le journaliste relatant ainsi se souvenant en particulier que cette dernière avait mentionné des pressions "sur quatre leviers : sur elle, sur son éditrice, sur sa maman et sur son avocate". Elle aurait alors évoqué "un coup de fil à l'éditrice de proches de DSK".
Plusieurs proches de Tristane Banon ont été entendus récemment pour vérifier la crédibilité de ses accusations de tentative de viol contre DSK, les enquêteurs s'apprêtant par ailleurs à demander à des responsables socialistes, dont François Hollande, ce qu'ils connaissaient de l'affaire.