L'INFO. Il y aurait bien des comptes détenus par des Français au sein de la banque suisse Reyl, selon l'AFP. C'est en tout cas ce qui ressort d'une perquisition menée fin juillet au sein du siège parisien de l'établissement financier. Cette découverte vient ainsi conforter, selon une source proche du dossier, certaines déclarations de Pierre Condamin-Gerbier, ex-cadre de la banque et témoin clef de l'affaire Cahuzac. En revanche, selon cette même source, aucun de ces comptes n'appartiendraient à des personnalités politiques. La publication de ces révélations a cependant été suivie très rapidement d'un démenti de l'établissement au cœur de l'enquête sur l'affaire Cahuzac, pour avoir longtemps géré un compte de l'ancien ministre du Budget.
Une perquisition fructueuse.Arrêté en Suisse début juillet, peu après avoir affirmé avoir remis à la justice française des informations sur des personnalités ayant détenu un compte chez Reyl, Pierre Condamin-Gerbier est depuis en détention provisoire. Ce sont ses déclarations aux juges instruisant l'affaire Cahuzac qui ont amené fin mai le parquet de Paris à ouvrir une information judiciaire visant Reyl, notamment pour "blanchiment de fraude fiscale". Les deux magistrats instructeurs, Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, ont effectué le 30 juillet, avec les policiers de la Division nationale d'investigations financières et fiscales (Dniff), une perquisition au siège parisien de la banque, avenue George V (VIIIe arrondissement). Ce sont les documents saisis ce jour-là qui ont permis de conforter certaines des déclarations l'ancien cadre. L'identité des détenteurs de ces comptes pas été précisée mais les documents saisis ne permettent cependant pas de confirmer que des personnalités politiques françaises figureraient parmi les détenteurs de ces comptes, contrairement à ce qu'avait un temps affirmé Pierre Condamin-Gerbier.
La banque dément une nouvelle fois. Interrogé par l'AFP, Reyl & Cie s'est refusé à tout commentaire sur l'enquête en cours. "La clientèle française de notre bureau parisien n'est pas concernée par cette enquête", a-t-elle toutefois précisé. La banque a cependant réaffirmé, comme elle l'a fait plusieurs fois ces derniers mois, n'avoir "aucun résident français exerçant ou ayant exercé des charges politiques en France parmi ses clients". "La banque tient enfin à rappeler que son bureau parisien est une société de gestion dont le siège social est à Paris, soumise au contrôle de l'Autorité des Marchés Financiers, au sein de laquelle une équipe de cadres et employés gère les comptes d'une clientèle domiciliée en France dont les avoirs sont officiellement déposés auprès de différentes banques dépositaires", a-t-elle relevé.