Les militants anti-barrage de Sivens ont appelé à une manifestation, dès 8 heures vendredi, devant le Conseil général du Tarn à Albi. Quelques heures plus tard, les élus débattront de l'avenir du projet qui sème la discorde depuis 2011. Le président socialiste du conseil général Thierry Carcenac doit demander à l'assemblée départementale de "suspendre les travaux" mais "en aucun cas 'sine die'" (de manière indéfinie). A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau d'1,5 million de mètres cubes - pour un coût d'investissement de 8,4 millions d'euros - afin de sécuriser l'irrigation des cultures.
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Depuis le vendredi 24 octobre, les engins de chantier ont été retirés du site, suspendant de fait les travaux. Thierry Carcenac semble résolu à poursuivre ce projet mais a accepté de l'amender, en suivant les préconisations faites par des experts mandatés par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal. Ces derniers estiment que le projet est surdimensionné et coûteux. Ségolène Royal réunira mardi prochain "l'ensemble des parties prenantes" au dossier. "Il faut que l'on trouve une solution qui justifie l'engagement des fonds publics et européens sur des ouvrages comme ceux-là", a-t-elle dit.
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Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe de nombreux opposants au barrage, a appelé le Premier ministre à "prononcer l'abandon immédiat du projet". Mais Manuel Valls avait déjà assuré que c'était "au Conseil général du Tarn" de décider du devenir des travaux". Un collectif d'associations opposées depuis 2011 au barrage appelle les conseillers généraux du Tarn qui se réuniront vendredi à "abandonner le projet dans sa version actuelle", plutôt que de prendre le risque de "faire de nouvelles victimes".
Le syndicat des Jeunes agriculteurs du Tarn exige, lui, des "actions fortes" des autorités. Il veut absolument voir "réaliser" ce projet qu'il juge "nécessaire et urgent" pour "assurer la vie économique d'un territoire rural pauvre". Exigeant dans un communiqué "des actions fortes" des autorités, les agriculteurs avertissent que, "si tel n'était pas le cas, ce serait un aveu de faiblesse qui reviendrait à dire qu'il faut tout casser pour obtenir ce que certains désirent. Jeunes agriculteurs en tirerait les conclusions logiques..."
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Le parquet de Toulouse a ouvert mercredi une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Cette enquête intervient à la suite du décès dimanche du manifestant Rémi Fraisse, 21 ans, sur le site du projet de barrage contesté de Sivens, dans le Tarn.