Le président de la Commission européenne revient à la charge sur la question des OGM. Alors que la nouvelle Commission entre en fonction mercredi, José Manuel Barroso voudrait relancer le processus d'autorisation de la culture de deux OGM controversés, le maïs MON 810 et la pomme de terre Amflora, selon des sources à Bruxelles.
Monsanto attend le renouvellement de l'autorisation pour la culture du MON 810, seul OGM cultivé à ce jour dans l'UE, et BASF bataille pour sa pomme de terre. D'énormes intérêts financiers sont en jeu. BASF estime entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora, si sa culture est autorisée.
Le départ de Stavros Dimas, commissaire à l'Environnement opposé à la culture des OGM, lui facilite la tâche. Mais José Manuel Barroso doit tenir compte des réticences des Etats. Six pays, dont la France et l'Allemagne, ont interdit la culture du MON 810 et onze Etats ont demandé à pouvoir interdire toutes les cultures d'OGM.
Suzy Renckens
Mais José Manuel Barroso avait déjà subi un revers politique l'an dernier lorsque 22 pays ont voté contre sa demande de faire lever les interdictions. Et les gouvernements européens sont aujourd'hui très réticents à autoriser les produits OGM en raison de l'opposition de leur opinion, inquiète de leur possible toxicité.
Un autre scandale est en train d’éclater sur la question des OGM. Dans un courrier en date du 21 janvier dernier, quatre ONG demandent au président de la Commission européenne de s’expliquer sur le parcours professionnel, d’une ancienne directrice de l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), Suzy Renckens. Elle est accusée de servir désormais les intérêts de l’industrie des OGM.
L'EFSA fait régulièrement l'objet de critiques. Elle avait rendu en juin un avis favorable à la culture dans l'Union européenne du maïs OGM Monsanto 810.
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