Si on vous dit violences conjugales ? Vous pensez automatiquement à des femmes battues. Mais en réalité, en France, un homme meurt tous les 13 jours sous les coups de sa compagne. Maxime Gaget, 37 ans a été battu, humilié, dépouillé par son ex-petite amie pendant 15 mois. Cette dernière sera jugée jeudi à Paris pour "violences, menaces et intimidations et escroqueries". Un procès qui met en lumière un sujet encore tabou. Auteur du livre "Ma compagne, mon bourreau" (Michalon), il a raconté son calvaire jeudi à Europe 1.
"Des claques intensives et violentes". "Les deux premiers mois de vie commune se sont déroulés de manière très simple jusqu'au 31 décembre 2007", relate Maxime Gaget. "Là, il y a eu les premières violences, au moment du réveillon quand on est arrivé dans son studio. Elle m'a empoigné et m'a asséné des claques aussi intensives que violentes".
"Huit opérations". La quitter ? Maxime Gaget ne l'a alors pas envisagé en se disant que "dans tout couple, il y a des hauts et des bas". "Une erreur", estime-t-il aujourd'hui avec du recul puisqu'il y a eu après "répétitions" et "escalade" jusqu'à arriver à des "actes de torture". Au point qu'il a fini plusieurs fois aux urgences après avoir reçu des coups.
À la clef, "pas moins de "huit opérations" dont "une au niveau des parties intimes", deux autres pour "faire réparer la partie centrale du nez", quatre au niveau de l'oreille dont le cartilage a été "détruit à coups de pied". Pour cacher son calvaire aux yeux de ses proches, Maxime Gaget utilisait "du fond de teint" pour masquer les marques des coups, sur les conseils de son ex-petite amie. Mais au bout de plusieurs absences injustifiées liées à ces violences, il a perdu son travail.
Papiers d'identité confisqués. En plus des sévices physiques, Maxime Gaget a vécu sous l'emprise psychologique de son ex-compagne qui lui avait confisqué ses papiers d'identité. "Un schéma d'emprise pour asseoir un contrôle total sur moi", résume-t-il au micro d'Europe 1. Jusqu'à capter son argent, "de 10 à 20 euros au début à 50-60 euros, voir carrément la purge du compte", se souvient-il. "Je n'étais plus rien, même un animal aurait eu plus de reconnaissance et aurait connu moins de violences", selon lui.
"Honte". Au bout de 15 mois et 30 kilos en moins, Maxime Gaget est finalement sauvé par les siens. "Le 2 mars 2009, je me suis retrouvé face à face avec mes parents et des agents de police qui étaient venus me récupérer. Ils ont pu me reconnaître seulement à ma voix car j'étais physiquement méconnaissable", raconte-t-il.
De la "gêne", de "la honte", voilà ce que Maxime Gaget a pu ressentir car, pour un homme, "il n'est pas évident d'admettre s'être fait battre à plates coutures par une femme". Aujourd'hui, il s'estime "totalement sorti de cette emprise" et "beaucoup plus fort que je ne l'ai jamais été sur un plan psychologique". Seule la reconstruction d'une vie affective "est délicate" car Maxime Gaget souhaite d'abord "faire table rase du passé". Pour cela, il compte sur la condamnation de son ex-compagne, "l'occasion pour elle d'assumer la conséquence de ses actes", estime-t-il.
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