Le Conseil d'Etat a ordonné samedi la mise en oeuvre d'une "opération d'envergure" de dératisation et de désinsectisation de la prison des Baumettes, à Marseille, dans un délai de dix jours, a annoncé la plus haute juridiction administrative.
Saisi par l'Observatoire international des prisons (OIP) et d'autres organisations, le Conseil d'Etat a relevé que "la carence de l'administration dans l'entretien de la prison avait porté une atteinte grave et manifestement illégale" aux libertés fondamentales des détenus. Il préconise la réalisation "dans un délai de 10 jours d'un diagnostic des prestations de lutte contre les animaux nuisibles (...) qui devra prévoir des interventions préventives et curatives" et "dans l'intervalle, d'une opération d'envergure susceptible de permettre la dératisation et la désinsectisation de l'ensemble des locaux" du centre pénitentiaire.
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Une rénovation déjà ordonnée
Le juge des référés du Conseil d'Etat a en revanche estimé qu'il "n'y avait pas lieu de prescrire une inspection de l'ensemble des cellule individuelles " car les mesures entreprises par l'administration pénitentiaire à la suite des recommandations du contrôleur général des prisons "rendaient cette mesure inutile".
Le 14 décembre, le tribunal administratif de Marseille avait déjà sommé l'administration pénitentiaire d'agir aux Baumettes, demandant que chaque cellule soit dotée d'un éclairage, que les détritus soient enlevés et que les repas ne soient plus entreposés à même le sol ni près des bennes à ordures. Ces injonctions avaient été jugées insuffisantes par l'OIP, qui avait fait appel devant le Conseil d'Etat.
L'OIP demandait également de vérifier l'équipement électrique des cellules afin de prévenir les risques d'incendie et d'électrocution ou encore d'assurer un accès à l'eau potable dans les cellules.