Prévue de longue date, la manifestation a pris un relief particulier avec l'arrestation d'Aurore Martin. Environ 15.000 personnes ont défilé dans les rue de Bayonne samedi pour le plus important rassemblement de ces dernières années pour les droits des prisonniers basques, sur fond d'émotion après l'arrestation de la militante et sa remise à l'Espagne.
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"Cette manifestation, elle a déjà été énorme. Il n'y a jamais eu une aussi grande manifestation à Bayonne", a affirmé au micro d'Europe 1 Émilie Martin, la sœur d'Aurore Martin, militante au mouvement Herrira (Au pays). "Par rapport à l'arrestation d'Aurore il y a une semaine, cette manifestation a pris une dimension médiatique qu'on espérait pas", confie-t-elle.
La marche la plus suivie depuis longtemps
A l'échelle des rassemblements basques en France, il s'agit en effet de la marche la plus suivie depuis des années. Une manifestation similaire en 2000 avait rassemblé 7.000 personnes, selon les organisateurs d'alors. En 1999, une manifestation en Espagne, à Bilbao, avait toutefois réuni 100.000 personnes.
"Les familles de 600 prisonniers étaient là", pour "tenir les portraits des prisonniers", explique Émilie Martin, détaillant les revendications du mouvement : "libération des prisonniers malades, de tous les prisonniers qui sont 'conditionnables', rapprochement des prisonniers au Pays Basque et la fin de la persécution contre les réfugiés politiques basques".
"Pas une arrestation fortuite"
La manifestation n'a été émaillée d'aucun incident. Pendant une heure et demie, les participants ont parcouru le centre-ville de Bayonne, aux cris de "Exterat" ("A la maison") et "Amnistie maintenant, prisonniers à la maison". Des élus basques étaient présents dans le cortège, comme la députée PS Colette Capdevielle, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles ou l'ex-candidat à la présidentielle pour le NPA, Philippe Poutou.
Le cas d'Aurore Martin a suscité une vive émotion au Pays Basque français. Arrêtée à Mauléon, la militante de 33 ans, membre du parti indépendantiste Batasuna, a été remise aux autorités espagnoles le 1er novembre. "Nous ne croyons pas à une arrestation fortuite", martèle sa sœur, qui souhaite sa libération et réclame également que "l'État français assume qu'il a extradé Aurore".