L'INFO. La Cour d'appel de Rennes a refusé mardi la restitution à son père biologique d'un garçonnet né sous X il y a 18 mois, et confié depuis juillet 2013 à sa famille adoptive. La cour est allée à l'encontre des réquisitions de l'avocat général qui avait demandé, comme l'avait décidé le tribunal de grande instance de Nantes en avril, la remise de l'enfant à Yoan Delorme, son père biologique.
Refus du droit de visite. La cour a par ailleurs rejeté "la demande subsidiaire de M. Delorme tendant à se voir accorder un droit de visite". Le conseil général de Loire-Atlantique et le parquet avaient interjeté appel au nom de l'intérêt de l'enfant, déjà "stabilisé" dans sa famille adoptante.
Le père biologique annonce un pourvoi en cassation. Quelques instants après la décision de la cour, Yoan Delorme a fait savoir qu'il se pourvoirait en cassation. "J'irai en cassation, à la Cour européenne des droits de l'Homme s'il le faut", a déclaré Yoan Delorme devant la presse. La décision de la cour d'appel est "inadmissible, c'est un vol d'enfant du Conseil général", a-t-il ajouté.
Quand l'enfant était né, fin avril 2013, Yoan Delorme était incarcéré dans un centre pénitentiaire depuis 2011. Séparé de son ancienne compagne, avec qui il n'était plus en contact depuis la fin du premier trimestre de grossesse, il avait appris plus tard que celle-ci avait abandonné l'enfant. Le 12 juillet, Yoan Delorme avait demandé que son fils ne soit pas pas placé à l'adoption. Mais quelques heures auparavant, ce même jour de juillet, le Conseil général de Loire-Atlantique avait décidé du placement de l’enfant.
Le soulagement des parents adoptifs. Dans l'attente de la décision, les parents adoptifs de l'enfant avaient confié leur angoisse au micro d'Europe 1. Sa mère avait fait part de ses doutes et de son désarroi : "on ne peut pas sortir de la vie de notre fils comme ça, c’est impossible".
"C'est un soulagement pour les parents adoptifs. L'intérêt de l'enfant, c'est de rester dans cette famille", a déclaré l'avocat de la famille adoptive, "un peu sous le choc", selon lui. "Ils vivaient au jour le jour car ils ne savaient pas se projeter dans ce qui était un cauchemar pour eux", a-t-il ajouté. "Ce sont des gens qui aiment cet enfant et cet enfant les aime. Couper ça, (...) ça aurait été faire subir un traumatisme énorme à cet enfant. Je pense que la cour a compris ça", a expliqué Me Le Maignan.