Les journalistes sont dans le viseur de la justice. Après Fabrice Lhomme, quatre autres journalistes, de Mediapart et du Point, sont convoqués par la justice, dans les semaines qui viennent, pour s’expliquer sur la publication d’enregistrements réalisés chez la milliardaire Liliane Bettencourt. Ils devraient être mis en examen dans ce volet d’atteinte à l’intimité de la vie privée de l’affaire Bettencourt.
Franz-Olivier Giesbert et Hervé Gattegno, respectivement directeur et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Point, sont convoqués le 29 mars à Bordeaux. Edwy Plenel et Fabrice Arfi, directeur et journaliste du site Mediapart, seront quant à eux entendus le 5 avril, comme Fabrice Lhomme, leur ex-collègue.
Les écoutes validées comme preuves
La justice reproche aux deux médias d’avoir publié en juin et juillet 2010 de larges extraits des enregistrements réalisés chez Liliane Bettencourt par son majordome de l’époque, qui cherchait à prouver que l’octogénaire était manipulée par son entourage. Le majordome avait donné ces écoutes à la fille de la milliardaire, Françoise Bettencourt-Meyers, qui les avait à son tour transmises à la police.
Ces enregistrements ont conduit à l’ouverture de plusieurs informations judiciaires et la Cour de cassation a validé, fin janvier, la possibilité de les utiliser comme preuve. Ce qui n’empêche cependant pas que le fait de les avoir réalisés ou publiés puisse tomber sous le coup de la loi. Reste qu’en cherchant à savoir comment les journalistes se sont procurés ces écoutes, le juge risque bien de buter sur le droit au secret des sources.