L'ancien ministre et actuel député UMP de la 4e circonscription de l'Oise Eric Woerth a contesté une nouvelle fois les faits qui lui sont reprochés dans l'affaire Bettencourt dans une lettre distribuée aux habitants de sa circonscription, a-t-on appris vendredi auprès de collaborateurs du député. "Je conteste avec la plus grande fermeté les soi-disant faits qui me sont reprochés", écrit Eric Woerth, en caractères gras, dans une lettre datée du 18 février dans laquelle il avoue être "partagé entre un énorme sentiment d'injustice et une grande colère".
Il dément de nouveau tout lien entre l'embauche de sa femme dans une société dirigée par Patrice de Maistre et la Légion d'honneur qu'il est soupçonné de lui avoir fait obtenir ainsi que toute remise en espèces pour le financement de la campagne présidentielle de 2007. "On tisse (...) des liens entre des événements qui n'ont pas de rapport entre eux et on me demande d'apporter la preuve de ce que je n'ai pas fait. C'est impossible. Essayez, vous verrez!", s'insurge Eric Woerth. "La campagne (de Nicolas Sarkozy, qu'il ne cite jamais, ndlr), dont j'étais trésorier, a été financée dans un cadre strictement légal", assène-t-il.
Rappelant son passé de ministre ayant livré bataille contre la fraude fiscale, M. Woerth souligne sa "conviction qu'une démocratie qui accepte les fraudes s'affaiblit de jour en jour". "Toutes ces actions, l'idée aussi que ma nomination à Matignon était possible, m'ont beaucoup exposé, ont multiplié le nombre de mes adversaires et fait de moi le bouc émissaire idéal", estime encore le maire de Chantilly, qui souhaitait dire ce qu'il avait "sur le coeur".