C'était une demande des enfants nés sous X : pouvoir connaître leurs origines. Un rapport parlementaire, remis au Premier ministre et qu'Europe 1 a pu consulter, préconise la levée de l'anonymat.
Le droit à la connaissance des origines figure dans la Convention internationale des droits de l'enfant. C'est sur ce texte que se basent les enfants nés sous X pour demander que la loi change. Aujourd'hui, la mère peut laisser des éléments sur son identité si elle le souhaite mais elle n'y est pas obligée.
Un accouchement dans le secret
La députée UMP du Tarn-et-Garonne, Brigitte Barèges, pense avoir trouvé la solution : un accouchement dans le secret. Dans le rapport, elle propose un compromis entre le droit des femmes à ne pas se faire connaître et celui des enfants à connaître leurs origines.
La mère serait ainsi obligée de laisser son nom, et quelques éléments sur son identité dans un dossier, une enveloppe qui serait disponible pour l'enfant à sa majorité. Il pourrait ensuite, s'il le souhaite, avoir accès à ces informations. L'anonymat des mamans ne serait donc plus garanti. Une solution qui n'est possible, selon Brigitte Barèges, que si la mère et l'enfant ne sont pas seuls dans leurs démarches.
"Accompagner la mère et l’enfant" :
Des réticences
Des médecins et des psychologues ne sont pas favorables à cette idée. Certains considèrent que l'on ne peut pas obliger une femme à élever un enfant. Valérie Boblet travaille au Planning familial. Elle craint une augmentation des accouchements sauvages, dangereux pour la mère et le bébé, des abandons et même des infanticides.
Ségolène Royal, à l'origine de la dernière loi sur le sujet en 2002, n'est pas d'avis de changer la donne. "Il ne faut pas supprimer cette possibilité sur les femmes en détresse de pouvoir accoucher sous X", a estimé la présidente de Poitou-Charentes sur Europe 1. "Il y a comme risque le retour aux avortements clandestins, en dehors des délais, le retour des abandons d’enfants sauvages comme au Moyen-âge. Cette possibilité est une façon de les protéger et de protéger leur enfant. "
Chez certains de nos voisins, l'accouchement sous X est interdit. Et pour Valérie Boblet, ce qui s'y passe est inquiétant. En l'Allemagne, les autorités ont réinstallé les boîtes à bébé pour déposer les nourrissons sans être vu. Et en Belgique, certaines femmes demandent même à venir accoucher sous X en France.