L'info. Et si on créait des groupes de niveau au collège ? C'est ce que propose le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), deuxième syndicat d'enseignants du second degré, qui doit présenter son idée mardi après-midi au ministère de l’Éducation nationale. Selon lui, cela permettrait d'adapter le rythme aux élèves et ainsi favoriser l'assimilation du programme.
Comment ça marche ? Concrètement, le Snalc propose de différencier les classes à partir de la cinquième. La classe de sixième servirait dans cette configuration à évaluer le niveau des élèves qui sortent de primaire, pour les orienter vers le groupe le plus adapté. Lors des trois années suivantes, les collégiens seraient répartis en deux groupes en fonction de leur niveau dans trois matières : le français, les mathématiques et la première langue vivante. Le reste du temps, les élèves seraient réunis dans une même classe.
Selon le Snalc, il s'agit en effet des trois matières pour lesquelles il est impossible de maîtriser le programme sans les bases. Alors que pour l'histoire ou la biologie, par exemple, les chapitres sont plus indépendants les uns des autres. "Aujourd'hui, le problème, c'est que le parcours est uniforme et que certains élèves décrochent trop rapidement.
"Les élèves pas mis à part". "L'idée est qu'on leur donne plus de temps pour assimiler les bases", résume au micro d'Europe 1 Jean-Rémi Girard, secrétaire national du Snalc. Et de préciser : "ces élèves ne sont pas mis à part, ils restent dans les mêmes classes, mais sont regroupés sur ces trois matières afin de pouvoir suivre un programme qui arrive sur un socle commun en fin de scolarité afin de pouvoir, s'ils le sentent, récupérer le parcours qui mènent au lycée général".
Quels bénéfices ? Le syndicat considère que répartir les élèves par niveau permettrait d'adapter le rythme à chacun. Les bons élèves pourraient ainsi prendre de l'avance et entamer le programme des années suivantes, tandis que les moins bons auraient, eux, plus de temps pour bien intégrer les bases. Selon le Snalc, ce système permettrait de créer une école plus respectueuse du rythme de chacun. "D’ailleurs, les parents sont d’accord : 72% souhaitent la fin du collège unique et 84% veulent des parcours plus individualisés, selon un sondage CSA de 2011. Si on met en place un rythme plus adapté, les parents vont se rendre compte que l'on s'occupe de leur enfant, de son potentiel, son profil et qu'on est enfin en adéquation avec ce que peut faire l'élève", assure le secrétaire national du Snalc.
La fin du collège unique, en somme ? "Ce n'est pas la fin du collège unique mais celle du collège uniforme", répond Jean-Rémi Girard. Et de développer : "on ne crée pas de nouvelles filières. Tout le monde suit les mêmes enseignements et arrive au même point, mais pas de la même manière."