Bissonnet, un meurtre et une serpillère

L'attitude de Jean-Michel Bissonnet a été montré du doigt, lors de la deuxième journée du procès, mardi. © MAXPPP
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avec Marie Peyraube et AFP , modifié à

La cour s’est intéressée mardi à la scène du crime. Des images du drame ont été projetées.

Au deuxième jour du procès Bissonnet, la cour d'assises de l'Hérault est entrée dans le vif de l'affaire. Elle a notamment entendu les témoignages des enquêteurs, peu favorables au principal accusé Jean-Michel Bissonnet.

A la barre, quatre gendarmes ont raconté leur intervention au domicile des Bissonnet et sont notamment revenus sur un détail qui les a frappés à leur arrivée sur les lieux du crime. Le mari de la victime - Bernadette Bissonnet, qui a été tuée de deux coups de fusil en mars 2008 - avait modifié la scène du crime, en passant la serpillère pour nettoyer des traces de sang. D’autant plus frappant qu’il s’est livré à ce nettoyage en parlant avec les secours.

L’attitude de Jean-Michel Bissonnet lors de ce deuxième jour de procès n’est pas non plus passée inaperçue. Alors que maréchal des logis Lionel Valenti venait raconter son intervention, le principal accusé - qui avait été à l'origine de l'interruption du premier procès en octobre dernier - a perdu son calme, en traitant le gendarme de "menteur".

800 photos du drame

Au-delà du détail de la serpillière, la Cour s'est intéressée mardi à la scène de crime en elle-même. 800 clichés ont été diffusés. Un moment éprouvant pour les enfants de Bernadette Bissonnet. Seul Marc, l’un des deux fils du couple, a assisté à la projection des clichés. L'aîné des enfants, Florent, a préféré s'éclipser, expliquant qu'il ne tenait pas "à voir les photos de (sa) maman à terre".

Leur père, lui, s'est d'abord pris la tête entre les mains, avant de carrément tourner le dos à l'écran. Jean-Michel Bissonnet comparaît pour "complicité d'assassinat". A ses côtés, le jardinier Méziane Belkacem, qui a avoué le meurtre et comparaît pour "assassinat", est resté figé lors de la projection des photos. Cet homme d'entretien occasionnel chez le couple Bissonnet assure avoir agi à la demande de son patron, en échange de 30.000 euros.

Les enfants défendent leur père

Malgré les accusation, Jean-Michel Bissonnet est soutenu par ses fils. Florent a justifié l'attitude de défiance de son père, estimant qu'il était victime d'une enquête à charge. "On a l'impression qu'à partir du moment où Belkacem et d'Harcourt - le vicomte Amaury d'Harcourt est le troisième protagoniste de l'affaire, jugé pour complicité d'assassinat - ont parlé, ça suffisait (aux enquêteurs), ils n'avaient pas besoin de plus", a-t-il affirmé.

Mercredi, la cour s’intéresse au jardinier, Méziane Belkacem. Sa version des faits accable Jean-Michel Bissonnet.