POINT NOIR. C'est l'un des deux "points noirs" ciblés par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls mercredi matin avec nationale 13 dans la Manche. Un millier de véhicules étaient bloqués mercredi matin sur un tronçon de 23 km de cette autoroute entre Paris et Lille. A 17 heures, l'intérieur faisait savoir que l'autoroute A1 restait impraticable après Roissy en direction de Lille. Une situation qui ne doit pas tout à la neige et au verglas, selon Manuel Valls qui a fait état "d'une situation particulièrement difficile du fait de la présence de nombreux camions, parfois parce qu'ils n'ont pas respecté les consignes de sécurité". Les camions sont-ils vraiment responsables de ce blocage de l'A1 ?
"Il y a deux rangées de camions". Alors que les autorités assuraient que la circulation avait repris sur l'axe à la mi-journée, Annie était, elle toujours bloquée depuis plus de 24 heures sur l'autoroute. Et des camions, Annie en voyait beaucoup. "Il y a deux rangées de camions sur les files de droite et une rangée de voitures sur la file de gauche", expliquait-elle à la mi-journée au micro d'Europe 1. C'est justement à cause d'un de ces "bahuts" qu'elle restait bloquée sur la portion d'autoroute : "cela fait 28 heures qu'ils travaillent à dégager un camion renversé et qu'ils n'ont pas réussi à le déblayer.
Plus que tout,c'est la situation de l'autoroute en sens inverse qui la révoltait. "La voix contraire de l'autoroute, qui va vers Paris, a été dégagée plusieurs fois par des saleuses dès cette nuit. Sur cette route, il y a plus de 600 camions qui sont passés depuis ce matin", a-t-elle dénoncé.
"C'est un peu facile". Pour Jean-Paul Deneuville, délégué général de la fédération nationale des transports routiers (FNTR), "il faut remettre les choses en perspectives". "C'est un peu facile de condamner les quelques comportements individuels, certes condamnables, et de passer sous silence tout le reste", a-t-il estimé regrettant les dysfonctionnements dans la gestion de la crise par les autorités.
Le représentant des transporteurs routiers assure que, de plus, "l'A1 est un cas très singulier car c'est un axe de transit pour l'Europe du Nord". "Depuis des années chacun souligne que cet axe n'a pas été élargi et qu'il bloque immédiatement en situation de crise", a-t-il déploré Il y a trop de circulation, de tous ordres pour la capacité d'absorption de cette infrastructure".