Remorquage ou déconstruction ? Le pompage du cargo TK Bremen qui s’est échoué sur une plage du Morbihan, vendredi lors de la tempête Joachim, se poursuit. Une fois cette opération terminée, la préfecture maritime et la préfecture terrestre décideront alors du sort du navire maltais.
L’option déconstruction privilégiée
L'état de la coque du cargo est décisif pour le choix de l'option qui sera retenue. Le remorquage de l'épave n’est réalisable que si la coque du navire est "intègre", a expliqué le porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique, Marc Gander. Une évaluation de "l'état de la coque et de la structure du bateau" sera donc ensuite réalisée.
D’ores et déjà, "des trous et des fissures énormes" ont été repérés, a-t-il précisé. Dimanche, la ministre de l'Ecologie et des Transports avait indiqué que, selon les architectes navals, la structure du navire était "probablement trop abîmée" pour la déséchouer.
Un chantier qui pourrait être très long
C’est pourquoi, la préfecture maritime envisage fortement une déconstruction. Tout comme les experts. Concrètement, il s’agirait dans un premier temps en une élimination des produits potentiellement dangereux tels que les éventuelles peintures au plomb ou traces d’hydrocarbures, avant la démolition de la coque par découpe.
"On risque de devoir le déconstruire sur place", ce qui "prend du temps", avait dit Nathalie Kosciusko-Morizet. Si la déconstruction de ce navire de 109 mètres de long l'emporte, "ce sera un chantier énorme et qui demandera des moyens considérables", a insisté Marc Gander.
Le dernier chantier de ce type, celui du "Rokia Delmas (185 m) avait pris un an". Ce porte-conteneurs s'était échoué le 24 octobre 2006 au large de l'île de Ré.
Craintes des écolos
La perspective de l'ouverture d'un chantier de déconstruction à Erdeven, sur un site classé Natura 2000 et proche des exploitations conchylicoles de la ria d'Etel, inquiète des associations de protection de l'environnement. Car, pointe du doigt l'association environnementaliste Robin des Bois, l'opération "impliquerait de nombreux aménagements logistiques, regroupement et stockages de matières dangereuses et trafics de matériaux".
Reste qu’il faut être patient avant de décider de l’avenir du cargo, car la durée des opérations de pompage n'est pas déterminée. "On ne sait pas, tant qu'il y a des choses à pomper, on pompe", a justifié Marc Gander. Il s'agit d'"un chantier pas normal : il faut se rendre compte que le bateau se trouve entouré d'eau à mi-marée, tapé par les vagues", a-t-il souligné.