"La cadence imposée par RFF [Réseau ferré de France, ndlr] est infernale" pour assurer la maintenance des voies ferrées, dénonce Henri Gillard, cheminot syndiqué chez SUR-Rail et chargé de l'enquête interne sur les causes de l'accident de Brétigny-sur-orge pour le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la SNCF. Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, il explique que "le joint mécanique - composé de deux éclisses et de boulons - n'a pas joué son rôle", c'est-à-dire s'adapter aux chocs thermiques et absorber les secousses au passage des trains. Des situations qu'Henri Gillard a déjà observé "sur des voies de service peu entretenues".
"Les cheminots sont des professionnels, ils font leur travail correctement", souligne le spécialiste des voies ferrés. "Mais les brigades territoriales ont moins d'agents qu'avant. Leur nombre a été divisé par deux en dix ans tandis que les distances de voies à entretenir sont plus longues. La cadence imposée par RFF est infernale. On travaille de plus en plus de nuit. La vision n'est pas la même et le résultat s'en ressent."