L'info. Le parquet d'Evry a ouvert mercredi une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires après la catastrophe ferroviaire meurtrière de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet dernier. A la suite du drame, trois enquêtes - une par le parquet d'Evry, une par le ministère des Transports et une dernière par la SNCF et Réseau ferré de France - ont été ouvertes. La SNCF a de son côté publié mercredi un audit interne qui confirme la piste de l'accident technique et écarte la défaillance humaine.
>> L'enquête judiciaire
Un collège de trois juges d'instruction a donc été nommé pour enquêter sur les causes du déraillement du train Paris-Limoges. Le procureur de la République d'Evry, Eric Lallement, a confirmé la thèse de la défaillance matérielle d'une éclisse pour expliquer l'accident. "Le basculement de cette éclisse semble être à l'origine de la catastrophe. Les recherches vont se concentrer sur les causes de l'absence, de la rupture et, ou du desserage des écrous de cette eclisse", a précisé le magistrat. La responsabilité du conducteur, tout comme l'hypothèse d'un acte de malveillance semble être aujourd'hui écartées, selon M. Lallement. "A priori aujourd'hui, l'acte de malveillance est écarté", a-t-il affirmé. "Le basculement de l'éclisse, à quoi est-il du, je n'ai pas aujourd'hui d'explication", a ajouté le procureur.
Un autre objectif de cette information judiciaire "sera d'identifier chacune des victimes corporelles de cet accident et de permettre à ces victimes d'obtenir réparation", a indiqué le procureur d'Evry.
>> L'enquête interne de la SNCF
"Rien dans ce rapport ne contredit les éléments techniques sur les origines immédiates du déraillement telles qu'elles avaient été identifiées dans les premières heures qui ont suivi l'accident", a indiqué le président de la SNCF Guillaume Pepy. "Certains ont parlé de défaillance humaine. Au stade actuel, aucun élément ne l'accrédite, l'accident a une origine technique", a-t-il affirmé.
Concernant la malveillance, "à ce stade, il n'y a pas de la part de la police ou de qui que ce soit d'indices concordants qui aillent dans cette direction", a poursuivi le patron de la SNCF. Quant à l'état du boulonnage de l'éclisse avant et au moment de l'accident, Guillaume Pépy a précisé qu'il faisait l'objet d'une enquête judiciaire et d'une enquête administrative.
"On ignore encore les causes de la défaillance" de l'éclisse, a ensuite déclaré Pierre Izard, directeur de la branche SNCF Infra chargée de l'entretien du réseau. A l'heure actuelle, la SNCF, qui s'est engagée à vérifier les 5.000 éclisses du même type sur son réseau, n'a pas décelé de risque pour la sécurité, a-t-il dit. "Cette campagne de vérification était nécessaire et utile pour s'assurer de la situation des éclisses et des boulonnages comparables", a précisé Pierre Izard.