Empêtré dans une affaire de factures exorbitantes avec l'UMP, Bygmalion a répliqué lundi, à l'arme lourde. L'avocat de la société de communication, fondée par des proches de Jean-François Copé, a affirmé lundi que des "fausses factures" avaient bien été établies lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Selon Me Patrick Maisonneuve, Bygmalion "a bien travaillé à des meetings de campagne" qui ont été facturés à l'UMP sous le libellé de "convention" "alors qu'elles auraient dû l'être à l'association de financement de la campagne du candidat". Cette modification a eu lieu "à la demande de ce parti pour éviter tout dépassement des comptes de campagne", affirme encore l'avocat de Bygmalion.
"Les prestations ont été effectuées, mais..." Me Maisonneuve conteste toutefois toute surfacturation. "Des prestations ont été réelles, il y a eu des sous-traitants. On peut toujours discuter le montant. Mais les prestations ont été effectuées. Le seul problème c'est qu'elles ont été facturées à l'UMP", a expliqué l'avocat. Et pas à l'équipe de campagne du candidat Sarkozy. "On parle de 'l'affaire Bygmalion', moi je pense surtout que c'est 'l'affaire des comptes de campagne du candidat Sarkozy", a lancé l'avocat.
"Du chantage économique". "C'était ça ou rien. C'est du chantage économique", s'est encore justifié Me Maisonneuve, qui assure que "soit c'était facturé à l'UMP, sous le libellé 'convention', soit Bygmalion n'était pas payé". "Bygmalion s'est plié à ce choix de l'UMP", a-t-il ajouté. Me Maisonneuve assure que ces fausses factures portent sur un montant d'environ "11 millions d'euros", pour une cinquantaine de meetings, maquillés en convention. Ironie du sort, cette somme est la même que celle remboursée après souscription par les militants UMP lors du "Sarkothon", destiné à renflouer les caisses du parti après le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.
Pour Me Maisonneuve, il appartient désormais à l'UMP "de dire ce qui s'est réellement passé". "A eux de dire qui a fait quoi et qui a pris les décisions. Qu'ils aient le courage politique de dire ce qui s'est passé", a-t-il lancé.
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