Yves Deshayes est en colère. Pour le président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), la grève actuelle des agents de sûreté des aéroports est instrumentalisée par le gouvernement.
"On est devant une très grosse manipulation, on a laissé s’installer le désordre dans les aéroports de façon à sortir fort opportunément ce projet de loi contre le droit de grève", dénonce le syndicaliste.
Mardi, le président de l’Assemblée Nationale Bernard Accoyer a annoncé qu’une proposition de loi du député UMP Eric Diard, visant à plus encadrer le droit de grève, serait examinée le 24 janvier.Il propose notamment que les grévistes se déclarent 48 heures à l’avance.
Pure démagogie, rétorque Yves Deshayes. "On travaille dans un secteur privé, on n'est pas à la SNCF ou à la RATP où les gens ont la garantie de l'emploi. Les gens qui vont se déclarer grévistes vont subir des pressions de la part de leur employeur, ça existe déjà", explique-t-il.
"C’est ni plus ni moins nier le droit de grève dans le secteur privé":
Les agents de sûreté des aéroports, en grève depuis vendredi, réclament des augmentations salariales.
Ce mouvement, qui a entraîné des perturbations et des annulations de vols dans plusieurs aéroports, a aussi provoqué de nombreuses réactions du gouvernement et de Nicolas Sarkozy. Proposition de loi, appel au renfort des forces de l’ordre… Pour Yves Deshayes, la responsabilité de l’Etat dans cette grève est évidente, et l’attaque du droit de grève à laquelle on assiste est "très violente".