Entre lundi et vendredi, les 730.000 élèves de CM2 passeront des évaluations en français et mathématiques, contestées pour la troisième année consécutive par les syndicats enseignants et les parents de la FCPE, qui appellent à bloquer la transmission des résultats. Le cahier d'évaluation comprenant les 100 questions de français et de mathématiques auxquelles doivent répondre les élèves est téléchargeable depuis lundi sur le site "Evaluator". Dix grandes "compétences" sont notamment mesurées: "lire", "écrire", "vocabulaire", "grammaire", "orthographe", "nombres", "calculs", "géométrie", "grandeurs et mesures", "organisation et gestion de données".
La divulgation sur internet des évaluations de CM2 est "inadmissible" et pourrait faire l'objet de poursuites, a réagi lundi à l'AFP le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, en lançant un appel "à la responsabilité et à l'éthique" des enseignants et parents d'élèves.
Une évaluation contestée
Depuis le lancement de ces tests en janvier 2009, les syndicats et la FCPE, première fédération de parents d'élèves, sont très critiques et dénoncent le caractère trop binaire de la notation ainsi que le calendrier, certaines notions n'ayant pu encore être étudiées en janvier.
Si bien que lors de négociations menées en juin au ministère de l'Education, plusieurs acteurs ont proposé de réformer cet examen. Mais in fine, "le ministère n'a pas tenu compte des propositions", déplore la FCPE.
"On ne peut que regretter que le ministère ne soit pas revenu dessus. C'est un mauvais exercice parce qu'il prend place les choses au plus mauvais moment. C'est évident que si on fait un bilan des acquis du CM2 en janvier, on tire un peu à côté de la cible", a regretté Jean-Jacques Hazan, président de le F.C.P.E., au micro d'Europe1.
Le boycott des parents d’élèves
Elle appelle donc "les parents d'élèves à bloquer les évaluations en refusant la transmission des résultats de leur enfant hors de la classe" par courrier, auprès de l'enseignant, du directeur de l'école et de l'inspecteur d'académie. "On invite les parents à écrire aux enseignants et aux directeurs d'écoles sur le fait qu'ils ne souhaitent pas que les données de leurs enfants remontent en dehors du cadre de l'école", a expliqué Jean-Jacques Hazan.
La CGT et Sud Education, syndicats minoritaires, ont déposé des préavis de grève, tandis que sur son site internet, le réseau des enseignants "désobéisseurs" (environ 2.000), appelle au "boycott" du dispositif.
Une étape nécessaire
"Les évaluations sont nécessaires et utiles", a cependant affirmé à l'AFP Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaires (Dgesco) qui trouve "dommage" l'appel de la FCPE. "Utiles", à la fois "pour le système éducatif, car cela permet d'avoir des évaluations à toutes les échelles et des éléments de comparaison d'une année sur l'autre" et "pour les enseignants, afin qu'ils mettent en place de l'aide individualisée et des stages" pour les élèves les plus en difficulté.
Selon lui, la date de la session 2012 "pourrait évoluer" et "la réflexion va continuer". La Peep, autre fédération de parents, a dénoncé la polémique et regretté "l'appel à la désobéissance prônée par des adultes".
Le stress des enfants
Les jeunes écoliers ne prennent pas en considération ce genre de débat. Pour eux, ce test est avant tout une échéance importante et une source de stress.
“Même pendant la nuit j’y pense“, témoigne l’un d’eux :
Les résultats seront connus individuellement par les familles puis publiés sous formes de données statistiques nationales, par académie et département. Les évaluations 2010 avaient montré que 7% des élèves avaient d'importantes difficultés en français et que 13% étaient très fragiles en mathématiques.