L'article du Journal du Dimanche selon lequel la Suisse exclut que Jérôme Cahuzac ait eu, depuis 2006, un compte bancaire à l'UBS, "ressemble furieusement à une opération de communication" a déclaré à l'AFP François Bonnet, rédacteur en chef de Mediapart, qui "maintient" ses accusations.
"Ca ressemble furieusement à une opération de communication (...) C'est un papier qui ne dit rien de ce fameux document suisse. Il n'y a pas un élément à l'appui de l'article qui laisse penser que le journaliste ait pu consulter ce document", a déclaré à l'AFP François Bonnet. "Nous, en l'état, on maintient la totalité de nos informations, nous maintenons qu'il y a bel et bien eu un compte suisse ouvert à l'UBS et que M. Cahuzac, lors d'un déplacement à Genève, début 2010, a organisé le transfert d'un certain nombre d'avoirs vers Singapour", a-t-il poursuivi.
"Il y a un certain nombre de personnes dont le témoignage doit intervenir la semaine prochaine et la semaine suivante et qui sont essentielles pour cette affaire", a précisé le rédacteur en chef de Mediapart. "La lecture que je fais de tout ça, c'est d'organiser une pression indirecte sur les témoins qui vont être entendus dans le cadre de l'enquête préliminaire pour leur dire 'vous devez écraser ce que vous savez'", a-t-il estimé.
Selon le Nouvel Obs, qui a révélé mercredi que la Suisse avait transmis un document à la France, "il semble" que le ministre n'a pas fermé de compte en Suisse en février 2010 contrairement à ce qu'affirme Mediapart. De même, d'autres recherches remontant à 2006 seraient également négatives. Pour le JDD, les autorités fiscales suisses ont exclu que Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, ait eu, depuis 2006, un compte bancaire à l'UBS à son nom ou à celui d'une société.
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Mediapart avait publié depuis le 4 décembre plusieurs informations mettant en cause Jérôme Cahuzac, l'accusant notamment d'avoir détenu un compte bancaire secret en Suisse, ce que l'intéressé a nié. L'affaire fait l'objet d'une enquête préliminaire et a donné lieu à l'échange de documents entre autorités françaises et helvétiques.