L'info. Cet enregistrement, dévoilé début décembre par le site Mediapart, avait mis le feu aux poudres. L'homme que l'on peut entendre parler de son compte en banque en Suisse serait l'actuel ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, assure le site web. Une version confirmée par l'ex-élu RPR du Lot-et-Garonne, Michel Gonelle. Cet ancien adversaire de Jérôme Cahuzac affirmait également détenir une copie de cette conversation. Il l'a remise à la police, a-t-on appris jeudi.
L'enquête. Après les révélations de Médiapart, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour "blanchiment de fraude fiscale". Le parquet avait notamment précisé vouloir procéder "aux vérifications relatives à la réalité et au contenu de l'enregistrement" à l'origine de cette affaire.
La preuve. Michel Gonelle avait contacté un conseiller de l'Elysée fin décembre pour assurer que cette bande était authentique. Il s'était alors vu conseiller de saisir la justice s'il avait "des éléments tangibles" à l'encontre du ministre du Budget. L'ancien élu a donc été entendu mercredi par des policiers de brigade financière de la police judiciaire. "J'ai remis aux enquêteurs les éléments que je détenais, c'est-à-dire la sauvegarde de l'enregistrement sur un mini CD", a-t-il indiqué. D'après cet ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, "cet enregistrement n'est pas un faux". Il s'agit "bien de la voix de Jérôme Cahuzac", assure Michel Gonelle.
Michel Gonelle a assuré sur Europe 1 que c'est bien Jérôme Cahuzac que l'on entend sur l'enregistrement. "J'ai le souvenir d'avoir reconnu son timbre de voix. J'ai le souvenir que ce message enregistré faisait suite à un appel qui m'était adressé pour une tout autre raison", a-t-il commenté. De son côté, le ministre du Budget a toujours "nié en bloc et en détail" figurer sur ce document.
La dénégation. Une nouvelle fois, Michel Gonelle a répété ne pas être "à l'origine de cette affaire". "Ce n'est pas moi qui ai remis cet enregistrement à Mediapart, je ne suis pas un corbeau", a martelé l'ex-rival politique de Jérôme Cahuzac à Villeneuve-sur-Lot. Il menace même de poursuivre en justice tous ceux qui utilisent ce terme pour le qualifier.