Certains clichés ont la vie dure. En matière médicale, celui selon lequel avoir le moral permet de prévenir les cancers est l’un des plus répandus. Si l’idée était étayée par plusieurs études scientifiques concordantes, le lien réel entre les deux pathologies n’avait jamais été prouvé. Le Français Cédric Lemogne a réussi à montrer qu’il n’existait pas. Ses résultats seront publiés dans la revue internationale The American Journal of Epidemiology.
Quinze ans d’étude. Le scientifique de l’Inserm a recueilli les données issues de questionnaires portant sur le moral de 14.203 employés d’EDF-GDF. Il les a ensuite croisées avec les bilans de santé de ces mêmes personnes entre 1994 à 2009. Sur l’échantillon, 1.119 individus ont développé un cancer diagnostiqué par un médecin mais aucun résultat ne montre de lien de conséquence avec une dépression.
L’étude reconnaît néanmoins que les maladies mentales peuvent être associées à un risque plus important de mortalité par cancer. Les personnes en situation dépressive pourraient avoir tendance à négliger leur santé ou avoir du mal à être prises au sérieux. Si cela aboutit à un retard au diagnostic, ces personnes pourraient, à risque égal, arriver trop tard dans la prise en charge d’un cancer.