L'INFO. La survie à la plupart des cancers s'améliore en France, mais avec des disparités entre hommes et femmes, selon un rapport d'analyse sur plus de 420.000 personnes diagnostiquées entre 1989 et 2007, qui met en évidence les failles de la prévention. "On vient de loin. Rappelez vous qu'en 1980, nous étions à peine à 35% - 40% de malades qui pouvaient espérer guérir. Aujourd'hui, on est aux alentours de 50% - 60%. Plus d'un malade sur deux va guérir définitivement de son cancer. (...) La guérison du cancer n'est plus juste un rêve mais une réalité", a réagi le professeur David Khayat, chef de service à la Pitié Salpêtrière, jeudi soir sur Europe 1.
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• Pourquoi le traitement du cancer s'améliore. Cette embellie peut être attribuée aux progrès des traitements pour certains cancers, mais aussi, pour une grande part, à un diagnostic plus précoce facilitant la prise en charge, selon le rapport "Survie des personnes atteintes de cancer en France, 1989-2007". "Les résultats sont globalement encourageants, mais il ne faudrait pas crier victoire", car il reste des cancers de mauvais pronostic comme le cancer du poumon, prévient le Dr Pascale Grosclaude, présidente du réseau des registres du cancer Francim et coauteur de ce gros document.
• Une survie variable selon le sexe. Les cancers de mauvais pronostic (survie à 10 ans inférieure à 33%) représentent 40% des cancers chez les hommes et seulement 16% chez les femmes. A l'inverse, les cancers de meilleur pronostic (survie à 10 ans supérieure ou égale à 66%) représentent 52% des cancers chez les femmes et seulement 28% chez les hommes.
• Les femmes face au cancer. Chez les femmes, le cancer du sein, le plus fréquent, est "de bon pronostic" (la survie nette 5 ans après le diagnostic est de 86 % et de 76% à 10 ans), même si du fait de sa fréquence, il demeure la première cause de décès par cancer de la femme. "Globalement la survie est meilleure chez les femmes", relève Françoise Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (InVS). Les femmes ont plus de comportements de prévention et de dépistage, notent les spécialistes.
• Les hommes face au cancer. L'alcool et le tabac sont aussi plus souvent en cause chez les hommes dans des cancers de mauvais pronostic, plus difficiles à traiter. Pour le cancer de la prostate, le rapport note une amélioration "majeure" de la survie 5 ans après le diagnostic, passée de 70% pour les cas diagnostiqués en 1990 à 90% pour ceux diagnostiqués en 2002. Le pronostic d'un autre cancer fréquent, le cancer colorectal, s'est également amélioré (survie de 57% en 2002, 5 ans après le diagnostic).
• Le cancer des poumons reste le pire. Ce dernier reste parmi les plus sombres avec une survie de 9% (hommes: 9%, femmes: 12%) dix ans après le diagnostic. Pour le Dr Weber, il faut intensifier l'action de prévention envers les jeunes et les femmes, chez lesquelles ce cancer est en augmentation.
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