L'interdiction progressive des cabines de bronzage pour contrer la dictature de l'apparence et l'échec des campagnes de prévention est défendue mardi par deux médecins inquiets de l'augmentation des cancers de la peau.
"Le nombre de cancers de la peau double pratiquement tous les 10 ans", et les campagnes de prévention semblent "vouées à l'échec", écrivent Jean Civatte et Jacques Bazex de l'Académie nationale de Médecine dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Ils évoquent "l'insouciance du vacancier qui oublie le port de vêtements protecteurs, les applications de crèmes solaires (...) et, surtout, l'inconscience de la personne qui s'expose aux rayons ultraviolets artificiels de lampes dites solaires ou de cabines à bronzer".
Les "dangers réels" des rayons ultraviolets A (UVA) et B (UVB), à savoir leurs "effets cancérogènes", ont du mal à passer dans les esprits. Or, "les rayons ultraviolets artificiels, particulièrement ceux qui sont émis en cabine de bronzage, sont classés dans la catégorie la plus élevée parmi les agents cancérogènes", soulignent-ils notamment sur la base de travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC/OMS).