Il est victime de sa réputation. Depuis le début de sa détention à la prison de Sequedin à Lille, dans le Nord, René Kojfer, personnage central de l'affaire du Carlton, est pris à partie par ses co-détenus. Accusé d'avoir alimenté depuis la Belgique le réseau de prostitution présumé avec le proxénète "Dodo la Saumure", il porte l'étiquette d'indicateur de police qui donnait de bons tuyaux à ses collègues de la brigade des mœurs. Et il dit craindre pour sa sécurité, affirme son avocat, au micro d'Europe 1.
Depuis une dizaine de jours, l’homme dont la détention provisoire a été maintenue mercredi, est placé à l'isolement par l'administration pénitentiaire, insiste son avocat Me Christophe Snyckerte.
"Il est mis à l'écart parce qu'il craint pour sa sécurité et son intégrité physique", souligne Me Snyckerte sur Europe1. "Vous vous doutez bien qu'à partir du moment où les personnes qui sont en détention savent qu'un co-detenu a collaboré avec les services de police, il y a par définition danger".
Kojfer entendu le 7 décembre
Malgré une santé qui se dégrade par ailleurs, René Kojfer va devoir endurer cette détention au moins jusqu'au 7 décembre. A cette date, il devrait être auditionné sur le fond du dossier par les juges d'instruction lillois.
Celui qui s'était vanté de fournir des prostituées à Dominique Strauss-Kahn qui avait même imaginé de contacter les avocats de Nafissatou Diallo dans l'espoir d'en tirer profit, aura sans doute beaucoup de choses à dire.