La société Pages jaunes a reçu un avertissement de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) pour avoir "aspiré" à l'insu des personnes concernées des données issues de réseaux sociaux, a annoncé la Cnil vendredi. La formation contentieuse de la Commission a estimé, lors de sa séance du 5 juillet, que ce procédé était "déloyal" et méritait un "avertissement public", a précisé la commission.
En mars 2010, rappelle la Cnil, la société Pages jaunes (ancienne filiale annuaires de France Télécom) a étoffé son site Internet "en ajoutant aux résultats classiques de l'annuaire un ensemble de données figurant sur six réseaux sociaux" (Facebook, Copains d'avant, Viadeo, Linkedin, Twitter et Trombi).
En quelques semaines, avec ce service en ligne appelé "webcrawl", "la société avait ainsi aspiré environ 34 millions de profils", incluant des renseignements tels que nom, prénom, photographie, pseudonymes, établissements scolaires, employeurs, professions et localisation géographique, concernant même des mineurs ou des personnes sur liste rouge. Or, les internautes ayant des profils sur les réseaux sociaux n'étaient pas informés au préalable que leurs données personnelles étaient susceptibles d'être "aspirées" et mises en ligne sur le site des pages blanches, explique la commission, qui a mené des contrôles après avoir reçu des plaintes.