La cour d'appel de Paris rend mercredi après-midi sa décision dans le procès de l'ancien trader.
La liberté ou la prison ? La ruine ou le retour à la vie active ? Après quatre mois de délibéré, la cour d'appel de Paris doit rendre son jugement mercredi après-midi dans le procès de Jérôme Kerviel. L'ancien trader de la Société générale est accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards à la banque en 2008.
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Jugé pour abus de confiance, faux et usage de faux, et introduction frauduleuse de données dans un système informatique, Jérôme Kerviel encourt jusqu'à cinq ans de prison et des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros. Europe1.fr fait le point sur les peines encourues par l'ancien trader de 35 ans.
Jérôme Kerviel condamné ? En juin dernier, le parquet avait requis cinq ans de prison ferme - soit deux de plus que sa peine de première instance. De son côté, Me Koubbi, l'avocat de l'ancien trader de la Société Générale avait demandé la relaxe de son client.
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Me David Koubbi soutient en effet que la banque "savait" ce que faisait son trader et que toute cette affaire était une "mascarade", une "escroquerie intellectuelle". Les débats ont-ils incité le tribunal à être plus clément qu'en première instance ? Au regard des réquisitions, rien n'est moins sûr.
L'ancien trader derrière les barreaux ? Le parquet général a requis le 27 juin un alourdissement de la sanction à cinq ans de prison ferme, soit le maximum encouru. Une telle peine est généralement assortie d'une incarcération immédiate, un "mandat de dépôt".
Dans ce cas, un pourvoi en cassation n'empêche donc pas l'emprisonnement. Jérôme Kerviel a déjà purgé 38 jours de détention provisoire pendant l'enquête.
Jérôme Kerviel devra-t-il dédommager la banque ? L'autre épée de Damoclès qui pèse sur sa tête, c'est bien évidemment l'argent. La réquisition du parquet de la cour d'appel de Paris a été la même qu'en première instance. Jérôme Kerviel avait alors été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à des dommages-intérêts de 4,9 milliards d'euros.
Mais immédiatement après le jugement, la Société générale avait exclu de demander à Jérôme Kerviel de payer l'amende. "Est-ce qu'on a l'intention d'aller endetter Jérôme Kerviel sur 177.000 années ? La réponse est non", avait déclaré la directrice de la communication du groupe, Caroline Guillaumin.
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A l'annonce du jugement, les comparaisons entre les 5 milliards d'euros d'amende et des chiffres de la vie courante s'étaient multipliées. Du PIB du Burkina-Faso à 390.000 années de Smic en passant par le tiers de la fortune de Liliane Bettencourt, les médias n'ont pas manqué d'imagination.
S'il est condamné à rembourser une somme, quelque soit son montant, Jérôme Kerviel serait ponctionné chaque mois sur son salaire. Il lui resterait alors seulement de quoi se loger et se nourrir.