Agathe Habyarimana , la veuve de l’ancien président rwandais, ne sera pas extradée vers le Rwanda. La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi la demande formulée par Kigali. Selon le représentant du parquet, le droit rwandais ne prévoit pas de sanction pénale pour les faits reprochés à Agathe Habyarimana à l'époque où elle est accusée de les avoir commis. Comme la veuve de l’ancien président rwandais, plusieurs Rwandais réfugié font l’objet de demande d’extradition. Les autorités rwandaises les soupçonnent d’avoir activement participé au génocide de 1994, qui a causé la mort de 800.000 Rwandais, majoritairement Tutsis.
Agathe Habyarimana. Veuve de l'ancien président rwandais, soupçonnée d'être impliquée dans le génocide de 1994, Agathe Habyarimana est âgée de 69 ans. Elle fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, émis en octobre 2009 par les autorités rwandaises, pour "génocide" et "crimes contre l'humanité". Résidant dans l’Essonne, elle se trouve sur le territoire français sans statut légal. Elle est souvent présentée comme l'une des têtes pensantes de l'"akazu", le premier cercle du pouvoir hutu qui a planifié et mis en oeuvre le génocide rwandais, déclenché par l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion transportant son époux. La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi 28 septembre sa demande d'extradition, formulée par le Rwanda.
Eugène Rwamucyo. Agé de 52 ans, Eugène Rwamucyo est un médecin rwandais, actuellement demandeur d’asile en France. Soupçonné d’implication dans le génocide, principalement dans le sud du Rwanda, il a été arrêté en France à Sannois, dans le Val-d’Oise, en mai 2010, puis libéré après qautre mois de détention préventive à la prison du Bois-d’Arcy. La France a refusé de l'extrader en septembre 2010. Opposant au Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagamé, qui a pris le pouvoir en 1994, Eugène Rwamucyo a toujours nié toute implication dans une quelconque planification des massacres survenus au Rwanda.
Sosthene Munyemana. Agé de 55 ans et domicilié dans l'agglomération bordelaise, Sosthene Munyemana est d'origine hutue. Ancien gynécologue à l'hôpital universitaire national du Rwanda, il est soupçonné d'avoir exécuté trois personnes et participé à l'élaboration d'un plan d'extermination des Tutsis lors des massacres de 1994. Ce qui lui a valu le surnom de "boucher de Tumba". Il a été interpellé en janvier 2010 à Cestas, en Gironde, suite au mandat international lancé contre lui par Kigali en 2006, puis a été remis en liberté après son audition en tant que témoin assisté. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Bordeaux avait rejeté en octobre 2010 sa demande d'extradition.