En France, 8 millions de personnes s'occupent de leurs parents ou de leurs enfants malades, ou dépendants. La moitié de ces aidants travaille et doit jongler quotidiennement avec des horaires aménagés et des tâches lourdes. Pour faire face à cette situation, de plus en plus d'entreprises aménagent des mesures spéciales pour leurs salariés. A l’occasion de la journée des aidants, le premier guide à destination des sociétés va être rendu public lundi.
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Des mesures spéciales mises en place. En moyenne, un aidant passe 20 heures par semaine à s'occuper d'un proche, qu'il s'agisse d'un parent atteint d'Alzheimer ou d'un enfant autiste. Certaines entreprises ont donc décidé de prendre les choses en main pour les aider concrètement. Chez Casino, les salariés peuvent donner anonymement leurs congés payés. Crédit agricole a, pour sa part, créé des journées "parent malade", sur le modèle des journées "enfant malade". Chez L'Oréal, on propose l'aide de juristes, qui apportent des réponses concrètes pour trouver une place dans une maison de retraite, ou gérer la succession, avant qu'il ne soit trop tard.
"Ça soulage énormément". Grâce à ces conseils, Véronique, qui travaille chez Danone, s'est sentie moins seule quand son père tombé brusquement malade. "C'est très épuisant. Il faut être la fille, la salariée, la maman pour les enfants qui restent à la maison et la femme. Il faut tout gérer et ça c'est très lourd. Quand je les ai appelés, ça a été un soulagement, parce que j'ai eu beaucoup de réponses. Ça soulage énormément", reconnaît-t-elle, interrogée par Europe 1.
Favoriser les aidants pour "plus de performance". L'entreprise, qui accepte que son salarié règle des questions d'ordre privée sur son temps de travail, y trouve aussi son compte. C'est ce qu'assure Brigitte Cachon, directrice de responsabilité sociale, au Crédit agricole assurance. "S'il est stressé, qu'il arrive en retard le matin, qu'il pose des jours de manière inopinée, il ne va pas être épanoui dans son travail. Donc on essaie de lui favoriser sa situation d'aidant, pour qu'il soit plus performant dans l'entreprise", commente-t-elle au micro d'Europe 1.
Mais le sujet est encore tabou dans les entreprises, 90% des aidants n'osent pas parler de leur situation, qui concerne pourtant un salarié sur dix.