La situation est ubuesque. Ils sont trente retraités à devoir retourner travailler au Crédit Mutuel de Bretagne, pour valider leurs trimestres, en application de la loi sur les retraites validée l’an dernier.
Quatre mois après son départ "officiel" à la retraite, Roger Lebrice a ainsi repris le chemin du travail. "C’est extrêmement déstabilisant. Ça stresse", livre l’ancien retraité au micro d’Europe 1. Il confie ne pas se sentir spécialement utile durant sa journée. "J’ai le sentiment d’attendre que les choses se passent. Heureusement que j’ai un supérieur qui se creuse la tête pour me trouver des petits boulots à faire", développe-t-il.
"On a légiféré sur de la théorie"
Pierre Jubile, syndiqué à la CFDT, trouve quant à lui que cette situation est symptomatique que les négociations sur le projet de réforme des retraites se sont faites bien trop vite. "S’il y avait eu de véritables négociations, ça aurait été mis sur la table et le gouvernement aurait bien été obligé d’intégrer ce genre de problématique", fait-il remarquer. "On a légiféré sur de la théorie pure".
Si certains salariés le prennent avec résignation, d’autres sont dans des situations beaucoup plus complexes. Les personnes qui ont déménagé par exemple, et qui n’ont plus aucune attache en Bretagne, ont du faire une croix sur huit mois de salaire.