Du mieux depuis 2013. "Une personne âgée n'a pas la sensation de soif, de chaleur. Progressivement, elle s'installe dans la déshydratation, l'hyperthermie et la situation devient grave et il est trop tard. La vraie prise de conscience qu'il y a eu depuis dix ans, c'est qu'il faut éviter aux personnes âgées de se déshydrater et d'avoir le coup de chaleur. Aujourd'hui, les pouvoirs publics ont pris conscience qu'il ne fallait pas attendre d'envoyer une personne âgée aux urgences avec une température corporelle à 40 degré", a reconnu jeudi sur Europe 1 Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France.
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La prudence reste de mise. Mais, malgré cette prise de conscience, le professionnel en appelle à ne pas relâcher les efforts. "Il faut faire boire les personnes âgées, un litre à deux litres par jour, mais pas trop. Sinon cela risque de diluer et d'entraîner un manque de sodium dans le sang", prévient le médecin, insistant également sur l'importance qu'une personne âgée reste au frais en permanence.
Le cri d'alarme. "Les difficultés que l'on a aujourd'hui, c'est souvent le manque de personnel que l'on rencontre dans les structures pour personnes âgées dépendantes. En particulier durant l'été, où les consultations ne sont pas toujours possibles car les médecins traitants partent en vacances et que trouver un remplaçant est difficile. On a besoin de plus de personnel", alerte, pour sa part, Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France, jeudi sur Europe 1."On a encore moins de lits dans les urgences qu'en 2003", renchérit le professionnel. "Nous sommes à un niveau en dessous duquel il ne faut pas tomber si l'on ne veut pas mettre la population en danger", insiste-t-il, plaidant également pour le maintien absolu des "hôpitaux de proximité", pour ne pas avoir à faire trop de chemin en urgence sous la chaleur.
Ne pas oublier. Outre les personnes âgées et fragiles physiquement, Christophe Prudhomme met en garde contre l'abandon des personnes en situation de handicap mental. "Elles ne sont pas toujours à même d'entendre les mesures de prévention. Or, de plus en plus, elles sont en milieu ouvert et livrées à elles même l'été. Elles nous arrivent parfois (aux urgences) dans des états catastrophiques. Il faut surtout adapter leurs traitements aux périodes de grosses chaleurs et mettre en place un système de contact avec des personnes à même de savoir si leurs traitements sont adaptés", insiste Christophe Prudhomme.
Ultime catégorie de population à ne pas oublier : les SDF, dont la situation est peut-être la plus complexe. "On essaie d'aller les voir, mais le mieux serait de leur trouver un logement. On ne peut pas leur dire : 'rester chez-vous au frais'", résume Jean-Paul Hamon.