La montagne, son air frais… et ses particules fines. Chamonix n'est en effet pas aussi "blanche" qu'on pourrait l'imaginer. En 2014, 45 jours de dépassement du seuil d'alerte aux particules fines ont été enregistrés dans la vallée de l'Arve, qui compte notamment la ville de Chamonix-Mont-Blanc. En 2013, cela avait été jusqu'à 58 jours.
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Un "cocktail" propice. Comment expliquer ce dépassement régulier du dépassement du seuil d'alerte aux particules fines dans la vallée de l'Arve ? La forte concentration de population, les industries présentes dans la vallée et un important trafic routier sur l'A40 ne sont pas les seuls responsables. La topographie des lieux bloque aussi les polluants selon Stéphane Socquet-Juglard, directeur technique d'Air Rhône-Alpes.
"Il y a l'effet du relief qui bloque cette dispersion de manière horizontale et lors des périodes assez froides, il y a un phénomène d'inversion des températures qui crée, en quelque sorte, un couvercle", explique-t-il. Selon lui, c'est "cette combinaison, ce cocktail qui fait que les épisodes de pollution sont assez fréquents dans ce secteur-là de la région".
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Le chauffage au bois pointé du doigt. Pour lutter contre cette pollution, un fonds a été mis en place. Objectif : inciter les particuliers à remplacer leurs anciennes cheminées : "elles sont à l'origine de plus de 60% de ces particules fines", assure Martial Saddier député de Haute-Savoie.
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"Si on parle d'autres polluants, le trafic routier est en première ligne", concède le député. "Mais si on parle des particules fines, c'est bien le chauffage au bois qui est la principale source d'émission". D'où l'importance d'agir, de poursuivre les efforts et de continuer : "on a 20.000 cheminées sur 50 kilomètres de long en fond de vallée. L'idée, c'est que l'on en change 3.000 très rapidement et qu'ensuite le dispositif se poursuive", explique Martial Saddier.
Depuis cet hiver, par ailleurs, les camions les plus polluants sont interdits de circuler dans la vallée les jours de pic de pollution.