Changement de barème : le bac dans une pochette surprise ?

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Alexis Toulon
CADEAU - Les épreuves de maths et physique-chimie du bac S étaient difficiles cette année. Mais la clémence demandée par les inspecteurs fait grincer des dents certains syndicats.

Professeurs et élèves sont tombés d’accord cette année : les épreuves du bac de mathématiques et de physique chimie étaient extrêmement difficiles. A force de réclamations, le barème a été réévalué et des instructions transmises par les inspecteurs d’académie, rendant plus accessible la moyenne aux épreuves 2014. Une décision qui doit soulager les bacheliers, mais qui provoque la colère du syndicat d’enseignants SNALC-FGAF, qui dénonce une volonté « de faire augmenter artificiellement les résultats », en rognant sur les attendus des programmes.

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Maths, physique, allo maman bobo. A la sortie des épreuves vendredi, les élèves de terminale S ont poussé un cri de colère. Après les maths, l’épreuve de physique chimie a également soulevé l’indignation, tant les exercices étaient difficiles. Immédiatement, des pétitions sont lancées. Les enseignants confirment la difficulté de l’épreuve de maths : "Ce n'est pas vraiment ce qu'on travaille en classe de terminale". Selon les documents dont Europe 1 a eu connaissance, les inspecteurs ont donc appelé les correcteurs à la clémence et ont adapté les barèmes : quatre exercices de mathématiques sont notés sur 6 au lieu de 5 et en physique-chimie, le barème est modifié afin de "valoriser davantage les questions de base jugées essentielles et ne pas survaloriser les questions complexes".

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Bac trop dur ou bac cadeau ? Le SNALC-FGAF dénonce pour sa part la logique "de faire augmenter artificiellement les résultats, en faisant passer au second plan les attendus fixés par les programmes nationaux". Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie du SNALC, interrogé par Europe 1, dénonce un bac "qui n’évalue pas les acquis", mais essaye de cacher avec un fort taux de réussite "les dysfonctionnements du système scolaire dès l’école primaire". Il s’inquiète notamment des "problèmes d’horaires, de formation et des conditions de travail", des enseignants.

Vrai problème ou fausse polémique ? Du côté du ministère de l’Education, on rappelle que les épreuves ont été conformes au programme. De plus, le ministère précise à Europe 1 que des réunions d’entente se tiennent tous les ans avant les corrections pour redéfinir, si besoin, les barèmes. "On prend un échantillon d’élèves et on compare les réponses afin de voir si une réévaluation est nécessaire, dans le but de rendre le bac le plus équitable possible au niveau national", assure un porte-parole du ministère. Ce sont des commissions d’entente qui réunissent "les inspecteurs dans chaque discipline afin d’informer les correcteurs sur le barème et les attendus de correction qui sont joints au sujet". L’objectif étant de garantir l’équité envers les élèves sur l’ensemble du territoire. Pas de quoi créer une polémique donc, même si on reconnaît au ministère que les appels de détresse des élèves ont bien été entendus.

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