Le co-assassin en 1981 du juge d'instruction marseillais Pierre Michel, Charles Altiéri, a été remis en liberté conditionnelle avec un bracelet électronique, a-t-on appris mercredi soir de source judiciaire. Charles Altiéri était incarcéré à la prison de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Sa demande de remise en liberté conditionnelle a été acceptée par la chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Pau, dans les Pyrénées Atlantiques.
Le juge qui s'est attaqué à la French connection. Premier juge d'instruction à Marseille, en charge des affaires de drogue les plus importantes dont celle de la French connection, Pierre Michel, 38 ans, avait été tué à Marseille le 21 octobre 1981 de trois balles de 9 mm par deux hommes casqués, circulant à moto, alors qu'il rentrait chez lui, également à moto. Cet assassinat avait provoqué une émotion considérable. Charles Altiéri, qui conduisait la moto, et son comparse François Checchi avaient été condamnés en 1988 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans.
La famille du magistrat regrette "un mépris du droit des victimes". "Nous n'avons été aucunement informées ni de la demande d'Altieri, ni de la décision dont il bénéficie. Au mépris du code de procédure pénale, au mépris du droit des victimes", ont réagi dans un communiqué la veuve et les deux filles du juge Michel.
Mi-septembre, François Checchi, âgé de 65 ans, avait lui aussi bénéficié d'un régime de semi-liberté, provoquant "l'extrême indignation" et la "profonde douleur" de la famille. "Ces deux décisions interviennent quelques années après le fiasco de la suspension de peine du commanditaire François Girard. Lequel avait dès sa sortie repris ses activités criminelles, pour être rapidement réincarcéré", s'indignent les proches.
"Une concomitance (qui) ne doit rien au hasard". Après cinq ans de travail, les enquêteurs avaient remonté la piste des commanditaires : François Girard, membre de la French Sicilian connection, et Homère Filippi, également condamné dans des affaires de drogue dans le sud de la France, tous deux alors incarcérés à Marseille dans des affaires instruites par le juge Pierre Michel.
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"Force est de constater que cette concomitance ne doit rien au hasard", estime la famille, qui évoque la sortie prochaine d'"un film à gros budget" et "la parution de deux livres" consacrés à ce meurtre. "Nous ne quémandons aucun traitement de faveur, mais nous nous insurgeons d'être encore plus mal traitées que n'importe quel autre citoyen", s'insurgent encore la femme et les enfants du juge, qui ony envoyé un courrier en ce sens à la Garde des Sceaux, Christiane Taubira.