"C’est une journée honorable, certes ce n’est pas un raz-de-marée, mais qui montre que lorsqu’on explique aux salariés, (…) il y a un mécontentement qui monte et le gouvernement doit l’entendre". Au soir de la journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, François Chérèque s’est déclaré jeudi sur Europe 1 satisfait de la participation.
Mais le secrétaire générale de la CFDT a très moyennement apprécié les propos du porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, pour qui "la faible mobilisation vient valider la méthode du gouvernement". "C’est presque méprisant de la part de monsieur Chatel", a réagi le syndicaliste, avant d’ironiser : "là on a un porte-parole du gouvernement qui dit il n’y a rien eu, c’est fantastique quand même".
"Prenons quelques mois de plus, il le faut", a proposé François Chérèque :
"Ce gouvernement doit entendre cet appel et il doit, dans le projet qu’il nous proposera à partir de la mi-juin, intégrer ce qu’on dit et qu’on prenne le temps de faire évoluer les choses par dialogue, sinon la rue sera utilisée à bon escient".
"Une réforme pour cadre supérieur"
"Cette méthode est la plus injuste parce que, je ne fais que le répéter, c’est une réforme pour cadre supérieur : les seuls qui n’auront aucun changement dans leur vie professionnelle", a avancé François Chérèque, pour qui "il y a une injustice sociale" dans cette réforme.
"Une réforme qui accroît les inégalités n’est pas bonne", a-t-il poursuivi avant de rappeler : "le gouvernement change de logique. En 2003, on était dans un système qui sauvegardait le système de retraite tout en réduisant les inégalités, là aujourd’hui on est dans un système qui accroît les inégalités, qui en plus ne règle pas le système financier".
Pour une retraite personnalisable
"On souhaitait pouvoir construire une réforme à partir de 60 ans, avec des éléments de choix", a poursuivi François Chérèque. Et le leader de la CFDT de rappeler que le Nouveau Centre, le Modem et le PS privilégient une retraite "à la carte", personnalisable à partir du tronc commun de 60 ans.
"Il faut essayer de sortir de ce système bloqué. Il est bloqué à 60 ans, on est en train de le bloquer à 62 ans", a-t-il regretté.