L'INFO. Les enquêteurs britanniques ont-ils enfin trouvé la clef de l'énigme de Chevaline ? Un homme de 54 ans soupçonné "d'avoir participé à un complot pour commettre un meurtre", a été interpellé vers 07h30 lundi au Royaume-Uni dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline. Selon les informations recueillies par Europe 1, le suspect est en fait Zaïd al-Hilli, frère de Saad al-Hilli, assassiné aux côtés de sa femme et de sa belle-mère de plusieurs balles dans la tête, à Chevaline, près d'Annecy en septembre dernier.
"L'enquête se poursuit". Il a été interpellé en début de matinée dans le comté du Surrey, près de Londres, où vivait la famille al-Hilli. Il a finalement été remis en liberté après 36 heures de garde à vue. Zaid al-Hilli a été relâché avec "un contrôle judiciaire, qui l'oblige à un certain nombre d'obligations", a ajouté, sans plus de précisions, le procureur de la République à Annecy, Eric Maillaud. Il a précisé que sa remise en liberté signifie qu'il n'y a "pas de charges lourdes retenues contre lui". "L'enquête se poursuit", a-t-il conclu.
Des perquisitions menées. Tout en confirmant l'identité du suspect, le procureur de la République d'Annecy, Éric Maillaud, a ajouté que des perquisitions ont été menées lundi au domicile britannique de Zaïd al-Hilli ainsi qu'au golf dont il est le gérant. Selon les informations d'Europe 1, les policiers ont fouillé l'appartement de Zaïd al-Hilli, un appartement situé dans un petit immeuble en banlieue de Londres et sont partis avec plusieurs cartons en début d'après midi.
Soupçonné de "complicité d’assassinat". Le quinquagénaire avait été convoqué le 21 juin par les juges d'instruction en France, mais il a refusé de se déplacer, ce qui justifie notamment son placement en garde à vue, a précisé Eric Maillaud. Un communiqué de la police britannique précise surtout que Zaïd al-Hilli est soupçonné de "complicité d’assassinat". Les enquêteurs français ont par ailleurs des questions à lui poser sur des coups de téléphone passés vers la Roumanie peu de jours avant le drame. "Nous avons estimé qu'il y avait suffisamment de charges pour l'entendre sous le régime de la garde à vue", a indiqué Eric Maillaud. "Nous devons lui poser des questions sur son emploi du temps, ses relations avec son frère et l'héritage familial", a ajouté le magistrat. "La piste familiale reste privilégiée, même si aucun élément nouveau n'est dernièrement apparu", a-t-il toutefois souligné.
Une brouille sur fond d'héritage ? Dès le début de l'enquête, Zaïd al-Hilli était considéré comme un suspect potentiel. Un différend entre Saad et Zaid à propos de l'héritage de leur père portant sur plusieurs millions d'euros, en argent, en biens et en immeubles avait en effet émergé au cours de l'enquête. Un héritage dont Zaïd aurait essayé de spolier Saad. Plusieurs proches de la famille parlent d'une véritable haine entre les deux frères. Saad al-Hilli aurait d'ailleurs affirmé peu avant sa mort craindre son ainé et avoir peur pour sa vie. Dès le lendemain des faits, le Zaïd al-Hilli s'était pourtant spontanément rendu dans un commissariat de police. Il avait ensuite été entendu à plusieurs reprises comme témoin par les policiers du Surrey. Selon le procureur d'Annecy, il existe désormais "des preuves formelles et écrites" du conflit violent qui opposait les deux frères". Et Eric Maillot précise: "nous avons la certitude que Zaid Al-Hilli était prêt à tout pour récupérer l'héritage de son frère, y compris par des moyens illégaux".
Un massacre inexpliqué. Le 5 septembre 2012 vers 15h45, Saad Al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, ont été retrouvés dans leur voiture tués de plusieurs balles dans la tête, à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances. Un cycliste français, Sylvain Mollier, a également été découvert mort à côté de leur véhicule. Les deux fillettes du couple ont survécu au drame alors que l'une d'elles a été atteinte d'une balle à l'épaule.