"Si ça continue, les usagers vont s'enrager". Jean-Paul Huchon, président PS de la région Île-de-France, a poussé un "coup de gueule" jeudi. Dans son viseur : les difficultés récurrentes sur les lignes B et C du RER, gérées par la RATP et la SNCF et régulièrement dénoncées par les usagers. Jean-Paul Huchon, président du Stif, l'autorité organisatrice des transports en Île-de-France, réclame que ceux-ci soient dédommagés.
"Je demande que Pierre Mongin [président de la RATP] et Guillaume Pépy [président de la SNCF] respectent leur contrat avec le Stif : quand une dégradation est durable, il faut dédommager les usagers", a-t-il martelé.
"Exaspération des voyageurs"
Une demande également exprimée par l'association des usagers des transports (AUT) en Île-de-France. Sur le RER B, perturbé par un droit de retrait lié à l'amiante, l'association s'insurge contre le fait que "le traitement des rames n'a toujours pas commencé". "Compte tenu des désagréments subis et de leur durée", l'AUT réclame donc un dédommagement des usagers. Un avis partagé par Yves Boutris, vice-président de l'Association des Usagers des Transports d'Ile-de-France(FNAUT ). Invité sur Europe 1 vendredi matin, il n'a pas hésité à parler d'"exaspération des voyageurs" devant "l'absence d'explications et d'informations fiables"
Jean-Paul Huchon exige également que les associations d'usagers "soient reçues le plus rapidement possible" par les deux présidents. "Les usagers ont le droit de savoir ce qui se passe", a-t-il ajouté, se disant "prêt à les accompagner".
"A quand une automatisation totale?"
Les usagers, justement, ne se privent pas d'exprimer leur colère sur les réseaux sociaux. Smartphone en main, ils occupent le temps, sur le quai ou dans la rame, en tweetant leur exaspération. "Je maudis le petit groupe de personnes qui pourrissent la journée de milliers de personnes", s'indigne ainsi un internaute, visant les cheminots. "A quand une automatisation totale?", s'interroge pour sa part un autre passager de la ligne C. Agacé par le retard de son train, un usager du RER B se demande quant à lui s'il faut "qu'[il] parte la veille pour être à l'heure".
Stéphane et sa femme, rencontrés par Europe 1, prennent tous les jours le RER C à Etampes direction Paris. Un abonnement qui leur coûte 210 euros par mois et à ce prix-là, même sans grève, les retards sont fréquents : "le matin au lieu de partir à 7 heures, on part à 6h30, c'en est trop!", résumé Stéphane.
De son côté, la SNCF a annoncé qu'elle comptait sur un retour à la normale sur la ligne C du RER vendredi. Sans évoquer de dédommagement des usagers.