"C'est un crime contre l'Afrique". L'ancien chef de l'Etat français Jacques Chirac et l'ex-président de la République du Sénégal et actuel secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie Abdou Diouf lancent un cri d'alarme alors que les violences entre Touareg, islamistes et l'armée dans une tribune à lire dans le journal Le Monde daté de samedi, dimanche et lundi.
"L'avenir de l'Afrique sahélienne se joue"
"Au moment où des groupes extrémistes ont entrepris de détruire les mausolées et mosquées de Tombouctou, et menacent les manuscrits conservés dans cette ville, patrimoine irremplaçable de l'islam et du monde, c'est l'avenir de l'Afrique sahélienne qui se joue", mettent en garde les deux hommes alors que le nord du Mali est entièrement tombé fin mars aux mains des rebelles touareg et de groupes islamistes.
Depuis début juillet, ils ont détruit les deux mausolées de la plus grande mosquée de Tombouctou, classée patrimoine mondial en péril ainsi que plusieurs mausolées de saints musulmans de la ville.
"Il y a urgence à agir", estiment les deux anciens chefs d'Etat dans cette tribune titrée "Sauver Tombouctou pour sauver la paix". Avant de juger qu'"il faut aller plus loin" que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée la semaine dernière qui exprime son soutien aux efforts de médiation déployés par l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine en vue du rétablissement de l'ordre constitutionnel. "Le Mali ne doit pas être abandonné à son sort", lancent-t-ils.
Les solutions proposées
Jacques Chirac et Abdou Diouf appellent à "d'abord mettre en ouvre toutes les voies légales pour faire échec aux visées mortifères des extrémistes. Il faut ensuite lancer un véritable plan Marshall pour le Sahel". Car, déplorent-ils, "la crise sécuritaire fait hélas passer au second rang la dramatique crise alimentaire qui touche l'ensemble de la région, depuis maintenant trois ans".
"Nous en appelons à la responsabilité et à l'unité de la communauté internationale face à cette crise", écrivent-ils. "L'échec ou la victoire de l'Afrique sera notre échec ou notre victoire à tous", concluent-ils.