L'INFO. Objectif économies. Avec la crise, l'Etat se met à la diette. Le gouvernement lance mercredi un vaste chantier de "modernisation de l'action publique". Les buts ? Simplifier les démarches administratives des Français et en réduire les coûts. Chaque ministère doit faire ses propositions et celles-ci seront mises sur la table lors d'un comité interministériel mercredi après-midi.
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>> Europe1.fr a pu se procurer la feuille de route du ministère de l'Intérieur. Ces mesures concernent directement les forces de l'ordre.
Restructurer la police et la gendarmerie. Dans ses propositions, la place Beauvau préconise l'économie, à terme, de plusieurs centaines de postes. Il s'agirait de soulager la police et la gendarmerie de certaines de leurs missions, comme par exemple la garde des palais nationaux ou des préfectures. Avec une centaine de postes à la clef, le ministère souhaite également supprimer la présence des policiers dans les centres régionaux d'information routière (les CRICR).
Toute une série de réorganisations sont également évoquées. Elles consisteraient notamment à regrouper certains états-majors, à revoir le déploiement de la police judiciaire et de la police aux frontières. L'ensemble de ces mesures dégagerait près d'un millier de postes.
Mais cet arsenal de propositions contient également des préconisations plus insolites : il est notamment question de fusionner certains orchestres de la police entre eux de même que chez les gendarmes. Entre trombones, tubas et grosses caisses, le ministère économiserait quelques 200 postes.
Qu'en pensent les syndicats ? Un point les fait déjà grincer : le regroupement des motards CRS dans des grandes directions régionales. L'objectif ici est de récupérer des centaines d'effectifs, pour les redéployer dans d'autres unités. Enfin, toujours dans un souci d'économies, le ministère de l'Intérieur veut mutualiser les moyens entre police et gendarmerie. Les équipements de police scientifique, les garages pour les réparations des voitures, les stands de tir pour l'entraînement seraient ainsi mis en commun. Même les services d'achat de matériels seraient impactés.
La place Beauvau veut donc se serrer la ceinture. Mais la mise en œuvre de cette vision risque d'être longue. Elle nécessitera, sans nul doute, une dose d'accompagnement et de concertation avec les syndicats. Les discussions ont d'ores et déjà commencé.