Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a progressé pour le septième mois consécutif et se trouve au plus haut depuis 12 ans. Face aux chiffres du chômage au mois de novembre, Xavier Bertrand, ministre du Travail a proposé diverses solutions pour endiguer la crise. "Il ne faut pas subir cette crise, il faut réussir à limiter ses effets. Mobiliser, mobiliser et encore mobiliser les moyens mis en œuvre comme les équipes de Pôle emploi", a martelé le ministre du Travail sur RTL.
Xavier Bertrand compte ainsi sur le sommet pour l’emploi, prévu le 18 janvier prochain, pour "proposer des solutions d'application rapide pour contenir au maximum les effets de la crise". Mais le ministre du Travail a d’ores et déjà évoqué quelques pistes à court terme pour tenter de réduire le chômage. Europe1.fr résume ces propositions et fait d'ores et déjà entendre la réponse des syndicats.
Simplifier le recours au chômage partiel. Le chômage partiel, baptisé aussi activité partielle, permet d'éviter les licenciements grâce à une allocation versée notamment par l'Etat. Ce dispositif, que le ministre veut rendre "plus simple et plus rapide à déclencher".
Pour le ministre du Travail, "simplifier, raccourcir les délais" pour avoir davantage recours au chômage partiel, "c'est tout à fait possible". "Il faut rendre l'activité partielle plus simple à déclencher, assure le ministre, comme en Allemagne. Cette crise, nous en sortirons et pendant ce temps gardons les employés plutôt que de les licencier", a déclaré le ministre, en visite dans un centre Pôle Emploi, à Reims, mardi.
. Cette proposition a les faveurs des syndicats et du patronat qui vont en discuter de leur côté dès le 6 janvier. La CGT a en effet mis sur la table une réforme ambitieuse pour le simplifier.
Plus de souplesse dans l’organisation du travail. Xavier Bertrand a également proposé d’aller vers des pactes de "compétitivité-emploi" en entreprise. Cette mesure permet d'adapter le temps de travail en fonction des commandes, moyennant une garantie du maintien de l'emploi.
"L'idée d'un accord compétitivité-emploi, c'est l'aménagement du temps de travail ou de la production", en fonction de la situation, a expliqué le ministre. "Quand ça ne va pas bien pour l'entreprise on peut adapter le temps de travail, s'il y a une garantie pour l'emploi", et travailler par exemple 30 heures seulement, "pas forcément payées 30 heures", a-t-il toutefois précisé.
. Cette mesure suscite les railleries de la CGT. Le syndicat a en effet formellement démenti l’information selon laquelle cette proposition faisait "son chemin avec les partenaires sociaux". "Je crois que la solution n’est pas là", a déclaré Eric Aubin, secrétaire confédéral de la CGT, pour qui "l'emploi, on ne peut pas le garder à n'importe quelle conditions. La question du pouvoir d'achat est un vrai problème aujourd'hui".
Des CDI pour les intérimaires. Xavier Bertrand a par ailleurs évoqué la création de CDI dans le secteur de l'intérim pour donner un "statut plus protecteur" aux intérimaires. Les entreprises d'intérim ont "un certain nombre de salariés régulièrement en mission (...), pourquoi ne seraient-ils pas des salariés en CDI de ces entreprises ?" s'est interrogé le ministre.
"Crise ou pas crise, il y a la possibilité de passer vers plus de CDI (...) cela pourrait montrer que le marché du travail en France n'est pas signe de précarité", a-t-il poursuivi en précisant qu'il réfléchissait également à la création de CDI pour les travailleurs saisonniers.
. Le patronat du secteur y semble favorable à cette mesure. Créer un "contrat de mission à durée indéterminée qui permettrait de fidéliser les intérimaires en leur garantissant un accompagnement et une rémunération entre deux missions", a expliqué mi-décembre, le président du Prisme, Arnaud de La Tour, au Figaro.