Chrétiens persécutés :"un silence incompréhensible"

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Noémi Marois , modifié à
RELIGION - Le cardinal et archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin, était l'invité dimanche de Patrick Roger et Sonia Mabrouk. 

En ce week-end pascal, les catholiques de France se retrouvent à l'unisson. À cette occasion, Mgr Philippe Barbarin, cardinal et archevêque de Lyon, était l'invité d'Europe 1 Dimanche soir. Pour parler de dieu mais aussi pour évoquer les persécutions dont sont victimes les minorités chrétiennes en Afrique et en Orient. Peuvent-elles disparaître de ces régions ? "C'est une crainte légitime", estime-t-il.

"Un silence incompréhensible". Alors que le pape a dénoncé dimanche le silence du monde face aux persécutions qui frappent les minorités chrétiennes dans le monde, Mgr Philippe Barbarin souligne que l'indifférence n'est pas totale : "la France a été remarquable" en envoyant souvent ses ministres en Irak par exemple, rappelle-t-il.

Il regrette cependant que quand des Égyptiens coptes sont tués en Syrie par les djihadistes de l'Organisation état islamique, leur religion n'est pas précisée. Idem concernant le massacre qui a frappé un campus universitaire kenyan jeudi matin, déplore-t-il. Il faut attendre "un jour, deux jours" pour que l'appartenance à la religion chrétienne des étudiants tués soit précisée. "C'est un silence incompréhensible, voir blessant", juge Mgr Barbarin.

"La même histoire 200 fois". Le Cardinal Barbarin est allé en Irak en juillet dernier à la rencontre des chrétiens qui ont subi des persécutions. "Les larmes, les cris, la trahison de certains voisins, le soutien d'autres... on a entendu la même histoire 200 fois", rapporte-t-il au micro d'Europe 1. La phrase qui a le plus touché le cardinal Barbarin dans la bouche de ces chrétiens persécutés ? "Nous avons tout perdu sauf la vie et la foi".  

Les aider à "rester chez eux car c'est chez eux". La position de la France est "remarquable", estime Mgr Barbarin. Le président de la République, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et celui de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve tiennent à accueillir les chrétiens d'Orient "dans les meilleures conditions possibles" mais aussi faire en sorte qu'ils restent "chez eux car c'est chez eux", résume le cardinal. Mais Mgr Barbarin rappelle aussi qu'il faut les aider à "rentrer chez eux". "La France s'est engagée à ce qu'Erbil en Irak ne tombe pas" aux mains de l'Organisation Etat islamique, rappelle Mgr Philippe Barbarin. Erbil, capitale du Kurdistan irakien, est devenue un des villes refuges des chrétiens d'Irak persécutés par les djihadistes. 

Certes, "on ne fait jamais assez et on pourrait faire plus", estime l'archevêque de Lyon. Mais il dit "merci" à "ceux qui font déjà beaucoup", par exemple plusieurs dizaines de paroissiens lyonnais qui ont eu le courage de rendre visite aux chrétiens d'Irak en décembre dernier, "à leurs risques et périls". 

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