C'est la fin d'un longue procédure pour Dominique de Villepin. A 9h mercredi, l'ancien Premier ministre saura si la cour d'appel de Paris confirme ou non sa relaxe dans l'affaire Clearstream. L’ancien Premier ministre est soupçonné d'être impliqué dans une tentative de déstabilisation de Nicolas Sarkozy, accusé de posséder des comptes occultes cités dans des faux listings.
Villepin est-il coupable de dénonciation calomnieuse ?
En première instance, le 28 janvier 2010, l'ancien Premier ministre avait été relaxé avant d'être rejugé en appel à la demande du parquet en mai 2011. Poursuivi pour "complicité" de "dénonciation calomnieuse", "faux et usage de faux" et "recel d'abus de confiance et de vol", Dominique de Villepin risque jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. Dans ses réquisitions, le 26 mai, le procureur a demandé une peine de 15 mois de prison avec sursis.
Pour rendre sa décision, la cour va devoir répondre à une question très précise : Dominique de Villepin s'est-il rendu coupable de "dénonciation calomnieuse". En première instance, le tribunal n’avait pas retenu ce délit, estimant qu’il n’existait pas de preuve concernant une instruction donnée par l’ancien Premier ministre. Lors du procès en appel, l'accusation a fait valoir que Dominique de Villepin était trop intelligent pour ne pas avoir réalisé que les listes étaient fausses. "Comment la cour pourrait-elle un instant penser que celui qui a prononcé le discours de l'Onu en 2003, celui qui a démonté avec brio la manipulation des armes de destruction massive, que cette intelligence a été manipulée ?", avait lancé l'avocat général.
15 et 12 mois ferme requis contre Lahoud et Gergorin
Le mathématicien Imad Lahoud, surnommé "l'homme aux mille versions" et l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, condamnés respectivement à 18 et 15 mois de prison ferme, attendent aussi avec impatience la décision de la cour d'appel.
Dans ses réquisitions en appel, le 26 mai, le procureur général avait demandé 15 mois ferme contre le mathématicien Imad Lahoud et un an ferme contre Jean-Louis Gergorin, considérés respectivement comme "le chef d'orchestre" et le "cerveau" de la machination Clearstream.