Le second procès Clearstream entre lundi dans sa dernière semaine, avec au programme deux moments forts pour Dominique de Villepin : le réquisitoire du parquet général et les plaidoiries de ses avocats.
Dominique de Villepin n’était qu’un "pion"
Après s'être focalisés sur le rôle de l'ancien Premier ministre, les débats se sont recentrés la semaine dernière sur celui du mathématicien Imad Lahoud et de l'ancien haut responsable d'EADS, Jean-Louis Gergorin. Tous deux reconnaissent avoir participé à la dénonciation calomnieuse qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer.
Seulement, les deux hommes se rejettent la paternité du complot. Quand Jean-Louis Gergorin dit avoir été manipulé par Imad Lahoud, celui-ci affirme n'avoir fait qu'obéir à ses ordres. Les deux hommes ont répété qu'ils ne reprochaient rien à Dominique de Villepin, relaxé en première instance, qui, selon eux, n'a été qu'un "pion" dans cette histoire.
Un procès moins houleux
La principale différence entre les deux procès réside dans l’absence de Nicolas Sarkozy. L’audience du second procès comme les débats ont été plus clames et concis. Toutefois, il n’est pas sûr que Dominique de Villepin ait tiré avantage de cette nouvelle ambiance. Privé de son meilleur ennemi, l’ancien Premier ministre et ses grandes envolées ont en effet perdu de leur force de persuasion.
En outre, le général Rondot et ses petits carnets ont enfoncé le clou, pour rappeler à l’ancien diplomate quelques épisodes ambigus. Dominique de Villepin est poursuivi pour dénonciation calomnieuse par abstention.
Or, l’infraction est quasiment impossible à démontrer, car il faudrait que les magistrats prouvent que Dominique de Villepin, sachant, ou pouvant supposer que les listings étaient faux, les a laissés circuler sans rien dire. De quoi laisser entrevoir une nouvelle relaxe.