Ça remonte à loin. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés "depuis 800.000 ans", affirment les experts sur le climat dans un rapport de synthèse publié dimanche à Copenhague. La température moyenne à la surface de la Terre et des océans a gagné 0,85°C entre 1880 et 2012, a également établi le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), un réchauffement dont la vitesse est inédite.
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Fabius et Royal interpelle le monde. La France a appelé dimanche à "une mobilisation universelle et immédiate" sur le changement climatique, qui présente "une menace grave pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé". "Ses premiers impacts sont ressentis partout dans le monde et le chemin actuel conduirait à une hausse des températures bien au-delà des 2°C acceptables", ont déclaré conjointement le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, peu après la publication du nouveau rapport, la plus complète évaluation sur le sujet depuis 2007.
L'écologie, pas si mauvais pour la croissance. Par ailleurs, réduire fortement les émissions mondiales de gaz à effet de serre "n'affectera pas significativement la croissance", affirment également les experts. Des efforts "ambitieux" de réduction de gaz à effet de serre feraient baisser de 0,06 point le taux mondial de croissance, estimé entre 1,6 et 3% par an au cours du 21e siècle, mais "plus nous attendons pour agir, plus ce sera couteux", avance le Giec.
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"Nous avons peu de temps". La communauté internationale s'est fixée comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C afin de limiter les impacts du changement climatique déjà à l'oeuvre et dont la vitesse est inédite. Pour garder le cap des 2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître totalement d'ici 2100.
Cela implique de se détourner massivement des énergies fossiles, d'améliorer fortement l'efficacité énergétique, de limiter la déforestation, etc. "Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C ne disparaisse", prévient dans un communiqué Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec.